Le quotidien El Pais a repris de larges extraits sur deux pages et en ouverture de son édition d'hier (vendredi) des révélations parues sur internet autour d'un rapport du Département d'Etat sur la corruption qui sévit au plus haut niveau du Palais royal marocain. Le rapport du Département de Mme Hillary Clinton estime que ce phénomène «qui existait déjà du temps du roi Hassan II a pris un caractère institutionnel, aujourd'hui, avec le roi Mohamed VI». Cette source précise que «seul le monarque marocain et ses fidèles les plus proches, qui sont impliqués dans des affaires de corruption scandaleuses, notamment dans le secteur immobilier, peuvent décider de l'attribution des grands projets d'investissements et les entrepreneurs sont obligés de verser des commissions» pour pouvoir prétendre à des contrats d'affaires. Des investisseurs qui ont refusé de se plier à cette règle «ont vu leurs contrats résiliés», ajoute Washington qui considère qu'au Maroc «les intérêts personnels du roi, très palpables dans chaque grand projet, dominent les affaires dans le pays». El Pais consacre un autre article sur l'armée marocaine «qui est toujours perçue par le roi Mohamed VI comme la plus importante menace contre son trône». Le quotidien espagnol croit savoir, sur la base du même rapport du Département d'Etat, que «les forces armées royales, dont les plus importants effectifs sont affectés au Sahara occidental, est une armée marginalisée et inefficace qui est, de surcroît, gangrenée par la corruption des officiers comme les soldats, et au sein de laquelle se recrutent de plus en plus d'islamistes».