L'annulation de la peine de mort dont vient de bénéficier Mohamed Gharbi sur la base d'une grâce présidentielle, tel que rapporté par plusieurs sources concordantes, est perçue comme un soulagement au regard des militants de plusieurs partis politiques et de défenseurs des droits de l'homme. Farouk Ksentini, président de la Commission nationale de la promotion et de la protection des droits de l'homme (Ccnpdh) a affirmé hier dans une déclaration au Temps d'Algérie qu'une mesure de grâce présidentielle en faveur de Mohamed Gharbi était, de son avis, prévisible. «C'est quelque chose à laquelle je m'attendais et qui n'a rien d'étonnant», fera savoir d'entrée Me Ksentini. «Le président Bouteflika est contre la peine de mort», a-t-il ajouté, tout en insistant sur le fait que cette grâce présidentielle en faveur d'un ancien moudjahid qui est Mohamed Gharbi constitue une «mesure qu'il applaudit des deux mains». Le président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'homme persiste à dire que le chef de l'Etat a toujours été pour l'abolition de la peine de mort. Il en veut pour preuve le fait que le chef d'Etat a paraphé, en 2001, un décret présidentiel par le biais duquel il a épargné la peine de mort à une centaine de condamnés. «Une telle mesure ne s'est jamais produite de la part d'un chef d'Etat», a encore renchéri Me Ksentini. Par ailleurs, et du côté des partis politiques, Djelloul Djoudi, le chargé de communication du Parti des travailleurs (PT), fera savoir que cette grâce décidée en faveur de Mohamed Gharbi constitue un «un point positif dans la gestion de cette affaire». Djelloul Djoudi ne manquera pas de rappeler que la formation politique à laquelle il appartient a toujours été contre la peine de mort. La même formation, selon toujours son chargé de communication, a pris part à la campagne initiée en faveur de la libération de Mohamed Gharbi. De son côté, Kassa Aïssi, chargé de communication du FLN, s'attend quant à lui à voir cette mesure de grâce présidentielle faire l'objet d'un communiqué de la présidence de la République ou d'un décret paraphé par le chef de l'Etat. Dans cette attente, le porte-voix du FLN a affirmé lui aussi que son parti a toujours été favorable à l'abolition de la peine de mort. «Si la grâce présidentielle en faveur de Mohamed Gharbi venait à se confirmer, le FLN ne peut que saluer une telle décision qui intervient dans le cadre de l'apaisement et du renforcement de la réconciliation nationale», fera savoir encore Kassa Aïssi. Il est à rappeler, par ailleurs, que la grâce présidentielle dont bénéficie Mohamed Gharbi permettra à ce dernier de voir sa peine réduite à 20 ans de prison, alors qu'il était condamné à mort pour avoir tué un repenti, il y a dix ans de cela.