Un dossier sera constitué pour que cet ancien patriote puisse bénéficier de la liberté conditionnelle. Après une longue bataille judiciaire, la peine de mort prononcée par la Cour de Guelma contre l'ancien officier de l'ALN et chef des GLD de Souk Ahras dans les années 1990 a été commuée en 20 ans de prison. Le soulagement était de taille, samedi dernier, à Souk Ahras après l'annonce de la nouvelle. «Il s'agit d'une grâce présidentielle. Ça nous a un peu apaisés», nous a indiqué Mourad, fils de Mohamed Gharbi joint par téléphone, hier. C'est le directeur de la prison de Khenchela qui lui a annoncé la nouvelle dans la matinée du samedi. «Il m'a demandé de me présenter à lui en urgence. Sur place, le directeur m'a expliqué que le président de la République avait décidé de faire un geste en direction de mon père», avait déclaré Mourad, samedi dernier, à la presse. La commutation de la peine capitale en 20 ans de réclusion, décidée par le président de la République, est certes une bonne nouvelle mais elle est loin de satisfaire la famille de Mohamed Gharbi. «Nous nous attendions à la libération. Mon père est un homme âgé, fatigué et malade», nous a précisé Mourad Gharbi. Un dossier actuellement en constitution, sera présenté au cours de cette semaine pour introduire une demande de liberté conditionnelle, selon notre interlocuteur. La genèse de l'affaire Gharbi remonte à près de dix ans. Après avoir tué Ali Merad, un émir de l'AIS amnistié, Mohamed Gharbi a été condamné à mort par la Cour de Guelma. Depuis, des associations et des collectifs de jeunes ont vu le jour, notamment sur Internet et particulièrement sur les réseaux sociaux, pour soutenir la libération de cet ancien patriote. Dans leur démarche, ils ont été, eux aussi, soutenus par des partis politiques et des syndicalistes pour faire valoir leur cause auprès des pouvoirs publics. Une grève de faim «symbolique» a même été initiée en novembre par la Coordination pour la libération de Mohamed Gharbi (Clmg) à la Maison de la presse Tahar-Djaout du 1er-Mai.