D'emblée, l'exposition de peinture de Farid Amrar attire le regard tant les couleurs primaires et pastel sont omniprésentes dans l'ensemble de son œuvre. Originaux, ses tableaux se déclinent dans une palette chamarrée qui, de prime abord, recèlent de magnifiques dessins sous-jacents que l'on aperçoit en arrière-plan. Ce sont des dessins fragmentés ; une technique mixte que semble préférer Farid . L'artiste talentueux excelle dans cet art qui fait son originalité et donne un cachet particulier à ses nombreuses toiles. Ces titres font des clins d'œil à la mémoire, une mémoire oublieuse, capricieuse ou à l'usure du temps. Mémoire d'un mausolée, Craquelure de la mémoire, La cure de la mémoire, Fluage de la mémoire. Farid s'attache au souvenir non périssable engrangé par la mémoire ; une mémoire événementielle et des lieux, d'un site, d'une ville, d'un espace urbain. Dans ses représentations, on retrouve des murs de bibliothèques, des façades de musée et d'édifices publics ; ce qui montrent cet attachement à des lieux et sites publics. Il garde des nostalgies magnifiées du passé. Farid est comme obnubilé par l'urbanisme. Ses thématiques gravitent autour de ce sujet d'actualité. La configuration spatiale est au goût du jour dans l'art pictural de Farid. Dans ces compositions bariolées, le plasticien a donné libre cours à son imagination en restituant la mémoire par le biais de tons vifs ou pastel Pastelliste à souhait, il travaille les teintes avec subtilité et délicatesse au couteau ; ce qui donne à son tableau du relief. Il se démarque par son tracé abouti et par l'intensité de ses teintes. Son travail se conjugue entre peinture et architecture. En témoignent ces toiles qui plaident pour la finesse et la délicatesse du tracé. cette exposition très intéressante mérite le détour. Notons que Farid Amrar a étudié à l'Ecole des beaux-arts de Mostaganem, et comme restaurateur sans frontière à celle des beaux-arts d'Oran et au Musée Zabana.