Même à un degré moindre comparativement aux autres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Algérie est l'un des pays qui ne respectent pas les quotas. Devant se soumettre à un quota de 1,20 million barils/jour, l'Algérie produit 1,27 million barils/jour, indique l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Les membres de l'Opep, qui devaient décider hier à Quito (Equateur) de maintenir leur production au niveau actuel, respectent très inégalement leurs quotas, indique le dernier rapport de l'AIE, rappelant que depuis le 1er janvier 2009, l'Opep s'est fixée un objectif global de production de 24,84 millions de barils par jour (mbj), valable pour 11 des 12 pays membres de l'organisation. L'Irak est dispensé de quota depuis 1990, en raison de la situation dans le pays, affecté par les sanctions internationales, puis la guerre. La répartition des quotas n'est pas communiquée par l'Opep mais calculée par l'AIE qui est, en fait, une organisation qui représente les intérêts des pays consommateurs. Selon le même rapport, publié vendredi, la production de l'Opep-11 (sans l'Irak) a atteint en novembre 26,76 mbj, dépassant de 1,92 mbj son objectif de 24,84 mbj. Les coupes dans la production décidées fin 2008 ne sont donc respectées qu'à 54%. La plupart des pays arabes du Golfe respectent à peu près leur objectif, appliquant les baisses de production qui leur sont imparties à hauteur de 84% pour l'Arabie Saoudite, 87% pour les Emirats arabes unis ou 85% pour le Koweit. A titre indicatif, l'Arabie Saoudite produit 8,34 mbj alors que son quota est de 8,05 mbj, soit 290 000 mbj de plus. Parmi les membres les plus laxistes, figure le Nigeria qui n'applique pas du tout les réductions de production décidées par l'Opep, note le rapport. Quant à l'Iran, qui devait prendre la présidence de l'Opep hier à la suite de l'Equateur, il ne les respecte qu'à hauteur de 16%, alors que l'Angola ne se conforme qu'à hauteur de 33%. De leur côté, le Venezuela, le Qatar, l'Algérie, la Libye et l'Equateur appliquent entre 42% à 56% des baisses qui leur avaient été demandées. Le statu quo maintenu Les membres de l'Opep, réunis hier à Quito, devraient discuter d'un maintien des quotas de production, alors que les cours évoluent au-dessus de 90 dollars pour la première fois depuis l'automne 2008. Cette 158e conférence extraordinaire consacrée notamment «à l'examen de la situation du marché pétrolier mondial et ses perspectives» devrait très probablement déboucher sur un septième maintien des quotas de production de l'Opep, selon un communiqué du ministère de l'Energie et des Mines, repris par l'APS. Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah Al Badri, a jugé, jeudi, «équilibré» le marché du pétrole, laissant entendre que les ministres des 12 Etats membres de l'Organisation allaient opter pour un statu quo de la situation actuelle. Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, qui représente l'Algérie à cette réunion, a estimé que les prix du pétrole se situent à «un bon niveau». De son côté, le président de la Compagnie nationale de pétrole de Libye (NOC), Choukri Ghanem, assure qu'«aucun changement n'est attendu, absolument aucun, concernant la production». Alors que la demande mondiale de pétrole se renforce, «le marché reste extrêmement bien approvisionné» et l'Opep «ne modifiera pas sa production», a-t-il ajouté.