La hausse de la demande mondiale de pétrole devrait être "lente" en 2011, d'un million de barils par jour (mbj) tout comme en 2010, a estimé, samedi à Washington, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah Salem El-Badri. Cette hausse attendue, conjuguée à une moindre hausse de l'offre de pétrole des pays non membres de l'Opep, devrait provoquer une hausse de 0,2 mbj de la demande de pétrole émanant des pays membres de l'Organisation. L'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui représente les intérêts des pays industrialisés, a des prévisions plus hautes.Dans son rapport mensuel publié le 10 septembre, elle estimait que la planète devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,9 mbj de plus qu'en 2009 (+2,2%). Pour 2011, elle table sur 87,9 mbj, soit une hausse de 1,3 mbj (+1,5%). Notons par ailleurs que les membres de l'Opep qui devraient décider jeudi à Vienne de maintenir leur production au niveau actuel, respectent très inégalement leurs quotas, selon les données de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Depuis le 1er janvier 2009, l'Opep s'est fixée un objectif global de production de 24,84 millions de barils par jour (mbj), valable pour 11 des 12 pays membres de l'organisation (Opep 11). L'Irak est dispensé de quota depuis 1990 en raison de la situation dans le pays. La répartition des quotas n'est pas communiquée par l'Opep mais calculée par l'AIE, organisation qui représente les intérêts des pays consommateurs. Selon son dernier rapport publié en septembre, la production de l'Opep-11 (sans l'Irak) a atteint en août 26,83 mbj, dépassant donc de 1,99 mbj sa cible de 24,84 mbj. Les coupes dans la production décidées fin 2008 ne sont donc plus respectées qu'à 53%, selon l'AIE. La plupart des pays arabes du Golfe respectent à peu près leur objectif, appliquant les baisses de production qui leur sont imparties à hauteur de 89% pour l'Arabie saoudite, 87% pour les Emirats arabes unis ou 83% pour le Koweït. Dans ce sens les ministres du Pétrole des monarchies pétrolières du Golfe se sont engagés dimanche à Koweït à stabiliser les cours du brut sur le marché international, avant une conférence de l'Opep. Le secrétaire général adjoint du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Mohammad al-Mazroui, a indiqué que les six pays membres du groupe coordonnaient étroitement leur politique pétrolière "dans le but de stabiliser les marchés internationaux". Il a ajouté que les membres du CCG, qui assurent près du cinquième des approvisionnements du monde en brut, oeuvraient pour "asseoir une politique équilibrée (...) afin de mettre fin aux fluctuations des marchés pétroliers". Parmi les membres les plus laxistes, l'Angola et le Nigeria n'appliquent pas du tout les réductions de productions décidées par l'Opep, l'Iran ne les respecte plus qu'à hauteur de 20% et le Venezuela de 38%. De leur côté, l'Algérie, l'Equateur, la Libye et le Qatar appliquent un peu plus de la moitié des baisses qui leur avaient été demandées. Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui se réunit jeudi à Vienne, devra réexaminer l'état du marché, sur lequel les prix du brut évoluent depuis un an dans une fourchette comprise entre 70 et 80 dollars le baril.