Selon des sources proches de la Fédération algérienne de football et de la Ligue nationale de football, Moh Cherif Hannachi serait dans de sales draps. Convoqué mercredi par la commission de discipline de la seconde instance, le président de la JS Kabylie n'a pas daigné se déplacer. Il s'est contenté d'adresser à cette commission une lettre dans laquelle il fait référence à un certain nombre de textes qui auraient dû empêcher, selon lui, la ligue nationale de le suspendre pour deux ans. Il cite, entre autres, le décret 05-405 relatif aux fédérations sportives et les statuts de la FAF. Deux textes qui, selon nos sources, ne peuvent pas être pris en compte dans la mesure où la FAF a presque été exemptée de la démarche consistant à mettre ses statuts en conformité avec le décret en question. Quant aux statuts, ils parlent de règlements généraux du football à respecter et ceux-ci indiquent bien que tout dirigeant qui dérape est passible d'une suspension de deux ans. Ils disent même qu'en cas de récidive, le contrevenant encourt, ni plus ni moins, la radiation à vie. Nos sources notent que Hannachi s'est bien présenté une première fois à la commission de discipline mais c'était pour qu'il s'explique sur son cas de récidive après qu'il se soit pris au président de la FAF et aux membres du bureau fédéral qu'il a accusés de «béni oui-oui». Il semblerait qu'il ait pris cette audition de la commission de discipline pour un recours de sa part. En outre il lui avait été exigé de présenter les témoins dont il parle au sujet de la prétendue demande du président de la FAF concernant le match JSK-Ahly du Caire en Ligue des champions africaine. Selon ce que nous avons appris, Hannachi aurait dit qu'il a rencontré une personne dans les escaliers menant au bureau du président de la FAF le jour où celui-ci lui aurait demandé de donner la victoire au club égyptien. Cette personne aurait bien vu le président de la JSK entrer dans le bureau du responsable de la FAF mais n'aurait pas assisté à la discussion entre les deux personnes. Ce qui réduirait à néant les prétendues preuves dont disposerait le président de la JSK. Mais plus que du côté disciplinaire c'est sur le volet de la justice que l'affaire se corse pour Hannachi. Il est aujourd'hui confirmé qu'une plainte pour diffamation a été déposée par l'avocat de la FAF au nom du président de celle-ci. Dans le sillage de celui-ci, des membres du bureau fédéral ont demandé au même avocat de déposer une plainte du même genre contre le responsable du club de la Kabylie. Et tous ces gens là ne semblent pas être près de revenir en arrière. Surtout pas le président de la FAF qui nous expliquait mardi, en marge de la cérémonie de signature du contrat de sponsoring entre son instance et l'entreprise Nedjma, que Hannachi était allé trop loin et qu'en aucun cas il ne reculerait dans la procédure de justice qu'il a entamée contre lui. S'il demeure peu probable que la ligue nationale aille jusqu'à demander la radiation à vie du président de la JSK, la situation de celui-ci est appelée à être sérieusement perturbée dans les jours qui viennent. En effet, on nous fait savoir que sa suspension signifie qu'aucun document signé de sa main ne sera accepté par les instances dirigeantes du football algérien. Cela veut dire que lors du prochain mercato aucun document concernant des libérations ou des recrutements de joueurs par la JSK ne sera recevable par la ligue nationale s'ils sont paraphés par Hannachi. Autant dire que ce dernier sera obligé de céder sa place de président à quelqu'un d'autre dans l'intérêt de son club.