Dans un communiqué diffusé hier par la Ligue des droits de l'homme, section Constantine, signé par Me Reghioui, la famille de Tifouti Kamel a saisi officiellement cette instance après avoir constaté des traces de violence sur son corps à la morgue. «Il présentait des traces de violence au pied et au bassin ainsi qu'une lésion à l'oreille, en plus de traces de fil au niveau du cou», lit-on dans le communiqué. La ligue des droits de l'homme s'est indignée et a exigé une enquête indépendante et approfondie afin de déterminer la cause du décès et surtout les conditions de détention. A rappeler que le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, avait déploré, lors de son derniers rapport sur les droits de l'homme 2010 «le recours abusif à la détention préventive» et les conditions d'incarcération des détenus dans les prisons. Il a mis le doigt sur les «conditions insupportables» de détention dans les prisons, faites d'insalubrité, de cellules inappropriées et de sévices de toutes sortes que subissent les détenus. «L'utilisation de la violence, même psychologique, est interdite par les lois en vigueur», a renchéri Farouk Ksentini, préconisant «la présence d'avocats ou de magistrats» afin d'endiguer les actes de violence «imputables au personnel de police».