Constat n Pour de nombreux juristes, la violence à l'égard des enfants, qui existe sous différentes formes, est surtout un problème de mentalité et d'éducation. Dans une conférence organisée hier par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) au niveau de son siège à Alger, des juristes et des membres d'associations de défense des droits de l'enfant ont affirmé que les violences à l'égard des enfants prennent des proportions dangereuses. Evoquant les raisons qui mènent à toutes ces violences, les intervenants estiment que c‘est surtout un problème de mentalité et de culture. «Il y a des parents qui ont un niveau d'instruction assez élevé mais qui frappent leurs enfants», explique Me Mustapha Bouchachi, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme. «C'est un problème de mentalité, d'éducation et ce n'est pas uniquement un problème de textes de loi», a-t-il ajouté. Toujours dans le même ordre d'idées, Me Ali Yahia Abdennour, président d'honneur de la Ligue, explique que c'est surtout un problème de tradition. «Le chef de famille est souvent libre de frapper sa femme et ses enfants et il a le droit de faire ce qu'il veut. Dans notre mentalité il n'y a pas un équilibre entre les parents et leurs enfants», a-t-il dit. Selon lui, des gens battent leurs femmes et leurs enfants et trouvent cela normal. Les enfants subissent plusieurs formes de violences physiques, psychologiques, sexuelles,etc. A ce propos, Mme Miloudi, médecin légiste, a affirmé qu'il y a de nombreux enfants qui sont violentés mais qui refusent de s'exprimer. «Il faut que les parents soient très vigilants pour comprendre un quelconque changement de comportement de leurs enfants car cela est certainement dû à une violence. C'est pourquoi, il ne faut pas attendre que l'enfant s'exprime pour agir», a-t-elle expliqué. Dans le même sillage, elle a appelé les familles à jouer parfaitement leur rôle car l'éducation commence au sein de la famille. L'intervenante estime qu'il est temps de mettre un système de protection de l'enfant. Pour sa part, Mme Chitour, membre du réseau Wassila, estime que toute forme de violence est inacceptable et doit être éradiquée. «Il faut condamner fermement toute forme de violence», a-t-elle insisté. Par ailleurs, Me Bouchachi estime que la sensibilisation reste la meilleure solution pour faire face à toutes ces formes de violence. «C'est la responsabilité de tout le monde : la famille, l'école, les associations, etc.», a-t-il indiqué. Dans ce contexte, le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme a appelé à la création d'associations pour la protection des enfants qui sont victimes de toute forme de violence. En outre, Me Bouchachi a rappelé les différentes conventions relatives aux droits de l'enfant qui ont été ratifiées par l'Algérie mais aussi les textes de lois qui visent à protéger les enfants de toute forme de violence.