C'est l'une des interventions qui a le plus retenu l'attention du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et des autres membres de l'Exécutif présents hier au Conseil de la nation dans le cadre d'une séance plénière consacrée au débat sur la déclaration de politique générale du gouvernement. Mme Zohra Dhrif Bitat, sénatrice du tiers présidentiel, a encore une fois fait preuve d'un franc-parler exemplaire lors de sa prise de parole hier. Sans faux fuyant ni recours au moindre subterfuge, Mme Bitat n'ira pas pas quatre chemins dans sa manière d'interpeller le Premier ministre sur la sempiternelle problématique qui agite encore la société algérienne, la question des harraga : «J'ai déjà attiré par le passé votre attention sur ce fléau et ses conséquences désastreuses si les problèmes réels poussant les jeunes à la harga ne sont pas solutionnés», dira Mme Bitat à l'adresse du Premier ministre qui semblait l'écouter attentivement. «Il se trouve que même les universitaires, notamment les femmes, sont parmi les candidats potentiels à la harga» a ajouté Mme Bitat qui enchaîne en formulant cette question : «Comment comptez-vous, Monsieur le Premier ministre, résoudre définitivement la question des harraga ?» L'intervention de Mme Bitat ne s'est pas arrêtée à la tragédie des harraga. La sénatrice du tiers présidentiel a abordé la question du Sahel : «J'ai besoin d'être rassurée sur l'avenir de mon pays par rapport à l'évolution de la situation dans la région du Sahel», dira-t-elle. Autre volet évoqué par Mme Zohra Dhrif Bitat, la question de la qualité qu'elle a demandé au gouvernement de faire valoir dans tous les domaines «à même de permettre aux Algériens de relever les défis du 21e siècle», dira-t-elle. Sur l'enseignement de l'histoire, Mme Bitat a préconisé la création d'une commission, au plus haut niveau, réunissant des ministres, parlementaires, des moudjahidine et des experts aguerris dans ce domaine. Plein soutien des sénateurs à l'action du gouvernement Etant donné que la composition de la chambre haute du Parlement est essentiellement issue des rangs de l'Alliance présidentielle (RND, FLN, MSP) auquel il faut ajouter les membres désignés par le premier magistrat du pays, la plupart des sénateurs ayant débattu hier de la déclaration de politique générale n'ont pas manqué d'apporter leur soutien à l'action entreprise par le gouvernement dans divers domaines. A titre illustratif, on peut citer l'intervention du sénateur Messaoud Ammar (RND) qui mettra en valeur la justesse de la position de l'Algérie officielle qui s'est abstenue de criminaliser le colonialisme. Le sénateur Mahmoud Zidane, également issu du RND, fera part, quant à lui, de son soulagement de voir l'Algérie disposer d'autant de ressources financières lui permettant d'engager sereinement sa démarche en matière de développement. En un mot comme en mille, pas la moindre critique négative n'a émané des interventions des sénateurs à l'endroit du gouvernement. Des interventions où il était beaucoup plus question de prodiguer quelques conseils allant dans le sens de la modernisation du système éducatif et universitaire, mettre à l'abri le secteur de l'agriculture contre l'appétit vorace des opportunistes et garder fermées les frontières algéro-marocaines afin de se prémunir contre la contrebande.