Il existe dans la Kabylie profonde, des milliers d'habitants de différent villages disséminés à travers de nombreuses localités, aussi bien au nord, au sud, à l'est comme à l'ouest qui vivent dans un isolement quasi-total. Ces villages n'ont accès à rien. Il n'y a ni écoles, ni routes, ni téléphone, ni infrastructures de base, ils souffrent de l'éloignement et surtout de l'oubli. C'est le cas du village, de Bouhamou, situé aux limites territoriales des deux communes de Draâ El Mizan, et Aïn Zaouïa. L'isolement et le dénuement suscitent de plus en plus la colère des habitants qui refusent de se résigner, et commencent à grincer des dents. En effet, tout manque à Bouhamou : le tableau est des plus noirs, et personne ne semble prêté une oreille attentive aux cris de détresse des habitants en premier lieu, les autorités locales qui leur tournent le dos continuellement. Le manque est énorme et aujourd'hu, il ne fait pas beau à vivre à Bouhamou. Ces manques ont tous été répertoriés dans une plate-forme de revendications. Routes impraticables, retard dans le lancement du projet de raccordement au réseau de gaz naturel bien que l'étude soit achevée, chutes de tension et coupures récurrentes de l'électricité, inexistence de projet d'extension du réseau en question qui ne répond plus aux besoins des villageois etc, sont autant de points mis en avant. Mais devant le silence qu'observent les autorités locales face aux revendications des habitants de ce hameau, tout porte à croire que ces derniers n'ont plus d'autre choix que de durcir leur mouvement de protestation entamé il y a quelques jours par le lancement d'une première action qui a consisté en la fermeture du siège de l'APC, de Aïn Zaouïa, et ce après l'expiration de l'ultimatum accordé aux autorités pour réagir. Cette action n'a rien apporté de nouveau sauf peut être le fait d'avoir attisé la colère des protestataires qui se disent convaincus que les responsables locaux continuent à les ignorer totalement.