La bataille pour la relance du projet criminalisant le colonialisme français en Algérie est relancée. La fondation 8 Mai 1945 adressera la semaine prochaine une lettre aux députés dans laquelle elle les appelle à reprendre l'initiative et trouver les moyens juridiques et législatifs permettant de faire passer le projet de loi. «On va reprendre l'action, il y a plus de 120 députés qui ont exprimé leur soutien au projet et signé en faveur de son passage à l'assemblée. Pour cela, je vais adresser une lettre à ces députés sur la nécessité de reprendre le projet et lui trouver une issue dans les meilleurs délais», a affirmé Kheireddine Boukhrissa, président de la fondation 8 Mai 1945. De son côté, Saïd Abadou, secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), appelle les députés à user de leur droit constitutionnel et des dispositions de la loi organique qui leur permet de reprendre l'initiative et présenter le projet au vote lors d'une séance plénière. «La loi organique accorde le droit aux parlementaires de présenter un projet de loi aux deux chambres parlementaires lorsque, deux mois après son dépôt à la chefferie du gouvernement, le gouvernement ne donne pas de suite à l'initiative de la Chambre basse. J'appelle donc les députés à agir de la sorte surtout qu'ils sont protégés par les lois nationales et internationales», a affirmé Saïd Abadou. Le président de l'ONM a affirmé que les contraintes qu'a connues cette loi étaient «prévisibles» et «attendues». Mais cela n'empêche pas la poursuite des efforts en vue de la relance du projet, estime-t-il. «Nous continuons de soutenir les parlementaires et le projet jusqu'à ce qu'il aboutisse. Il n'est pas question de revenir en arrière sur cette revendication légitime dans la mesure où personne ne peut dire que la colonisation n'est pas un crime. Nous ne voulons pas, non plus, nous ingérer dans le travail de l'assemblée, sachant parfaitement les difficultés qui allaient surgir après la mise sur papier de cette loi. Mais cela ne nous empêche pas de continuer notre travail», a ajouté M. Abadou, saluant au passage «les militants députés qui continuent de travailler et d'agir en vue de relancer le projet au niveau de l'assemblée». Il dira dans ce sens que le projet a eu l'unanimité des députés, ce qui, à ses yeux, est «très encourageant pour les étapes à venir». Le président de la fondation 8 Mai 45 dira pour sa part qu'il compte lancer un appel à la famille révolutionnaire pour appuyer une nouvelle fois l'initiative.