Le premier constructeur automobile européen, Volkswagen, est prêt à investir en Algérie avec un objectif d'exporter vers les autres marchés de la région du monde arabe et des pays africains. Les négociations avec le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement sont à un stade avancé, a-t-on appris hier. Une réunion est prévue à Alger au courant de ce mois entre les services du ministère et des hauts responsables du constructeur allemand. Lors de son passage au Forum d'El Moudjahid dimanche, le ministre de l'Industrie, Mohamed Benmeradi, a indiqué que «le constructeur automobile allemand Volkswagen a entamé des discussions avec les autorités algériennes en vue d'une possible implantation». «Aujourd'hui, Volkswagen insiste beaucoup pour venir. Nous avons eu des échanges assez intéressants avec ce groupe», a-t-il déclaré lors de cette conférence. «Volkswagen propose de considérer l'Algérie comme son point d'appui pour le marché africain», a-t-il également ajouté. Après l'intérêt manifesté par le groupe français Renault pour la construction automobile en Algérie, les Allemands sont également prêts à investir en Algérie à long terme avec une intention de faire une véritable plateforme d'exportation. Selon le ministre, «les opérateurs allemands et français souhaitent agir rapidement. Il nous faut du temps pour examiner tous les détails». Contacté hier, Mourad Oulmi, directeur général de Sovac, représentant exclusif de la compagnie Volkswagen, a confirmé ces pourparlers, en indiquant que les contacts directs ont été entamés le mois d'octobre 2010. Le vice-président de la production mondiale du groupe allemand a séjourné à Alger et avait rencontré des hauts responsables du ministère de l'Industrie dans le cadre d'un éventuel investissement en Algérie. Les discussions ont été tenues lors du dernier déplacement du président de la République en Allemagne. Le DG de Sovac était parmi les membres de la délégation algérienne qui avait séjourné à Berlin. Parmi les raisons ayant poussé les Allemands à s'intéresser au marché algérien, notre interlocuteur a évoqué la croissance du volume des ventes. L'Algérie compte désormais parmi les marchés potentiels de la marque en Afrique. Elle est classée la deuxième après l'Afrique du Sud. Durant les 10 mois de l'année 2010, le nombre d'unités vendues dépasse les 13 000, sachant que les modèles de ce constructeur sont considérés haute de gamme. Sur le plan de la distribution et du service après-vente, le concessionnaire Sovac a investi à l'échelle nationale en se dotant d'espaces de vente et d'ateliers assez importants. Un marché en pleine croissance «La seule usine de production est installée en Afrique du Sud, mais dans le nord, il n'existe pas de site de fabrication. Dans le cadre d'une mission de prospection dans la région du Maghreb, les Allemands ont choisi l'Algérie. Le marché est le plus important. Il est le deuxième marché en Afrique. Sur le plan du potentiel, le marché algérien est encore en croissance», a tenu à souligner le DG de Sovac. L'autre motivation ayant conduit les Allemands à s'intéresser au marché algérien est celle des mesures incitatives déclinées par le gouvernement algérien. L'adhésion de l'Algérie à la zone arabe de libre-échange n'est pas en reste. Le constructeur allemand envisage d'ailleurs d'exporter vers les pays du monde arabe en profitant des avantages douaniers spécifiques à cette zone. «Il y aussi des avantages concurrentiels par rapport aux autres pays, tels que le prix de l'énergie, qui est très attractif», fait remarquer M. Oulmi. Une réunion de travail est prévue, selon lui, ce mois-ci à Alger afin d'approfondir les négociations. Une délégation de haut niveau est attendue, a-t-il ajouté. Elle sera conduite par le vice-président chargé de la production mondiale du groupe Volkswagen. Il faut savoir que parmi les projets actuels du groupe figurent la construction de nouvelles usines en Chine, en Inde et aux Etats-Unis, ainsi qu'un développement de la coopération avec le japonais Suzuki. Volkswagen, alors premier constructeur automobile européen, la société a investi près de 30 milliards d'euros dans de nouveaux modèles et des usines, pour réaliser la croissance nécessaire. En 2008, alors que les Bourses mondiales s'effondraient, l'action de Volkswagen triple et sauve ainsi la Bourse de Frankfurt. Ce jour-là, Volkswagen devient pendant quelques heures la première capitalisation mondiale devant Exxon Mobil.