Lors de sa visite à Constantine, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, a entre autres visité plusieurs infrastructures, dont l'ancienne piscine de Sidi Mcid qui est la plus ancienne piscine olympique en Afrique. L'une des bonnes nouvelles a été le doublement du budget alloué pour la réfection de cette piscine qui bénéficiera de 15 milliards de centimes pour être retapée à neuf. Une bonne nouvelle que les Constantinois n'ont malheureusement pas pu apprécier à sa juste valeur en raison de la nouvelle de la fusion proposé par M. Djiar qui, lors de sa tournée dans la capitale de l'Est, a proposé aux clubs de football de la ville de Constantine de fusionner pour ne donner lieu qu'à un seul club professionnel qui bénéficierait de la cagnotte et représenterait dignement le football de Cirta. Pour mieux étayer ses propos, M. Djiar, qui a été wali de Constantine, a donné l'exemple de la capitale française Paris qui, forte de près de 20 millions d'habitants, ne possède que le PSG comme club professionnel. Cette proposition a occulté la bonne nouvelle de la piscine de Sidi Mcid, puisque le tout Cirta n'a fait que discuter de la fusion suggérée par le ministre et qui serait, selon les différents échos reçus par notre rédaction, impossible, non seulement pour des raisons de rivalité mais surtout pour des raisons techniques. Certes, la proposition du MJS est surtout basée sur les dérisoires moyens de la ville en termes d'infrastructures, notamment les stades qui font défaut, car seul Hamlaoui est opérationnel pour les matches officiels pour Constantine, alors que du côté du Khroub seul le vieux stade communal Abed Hemdani est plus ou moins opérationnel, car ce ne sont pas seulement les deux clubs de Constantine MOC et CSC qui seraient concernés par la fusion, mais aussi l'ASK. Nul besoin de souligner que les discussions étaient plus qu'enflammées par cette idée ministérielle qui se base essentiellement sur les besoins grandissants des trois clubs qui pourraient devenir tous les trois pensionnaires de la ligue professionnelle la saison prochaine. Pour les Constantinois, la fusion n'est pas à l'ordre jour à Constantine qui a besoin de deux grands stades dans les plus brefs délais, sans oublier les aires de jeu qui font défaut parce que tous les anciens petits stades de quartier qui permettent le développement de la balle ronde ont disparu au profit des constructions de logements. Pas besoin de dire qu'aussi bien du côté du CSC, du MOC que de l'ASK, cette fusion est totalement rejetée avec une argumentation historique par les anciens qui citent l'exemple de la réforme sportive de 1977, où les joueurs des trois clubs de la ville, le MOC, le CSC et l'ASK, s'étaient regroupés sous la coupe du CMC, alors que les autres clubs disparaissaient dans les divisions inférieures. Une dizaine d'années plus tard, les clubs récupéraient leur sigle original et la fusion n'était plus qu'un mauvais souvenir, car durant toute cette durée, le public, élément essentiel dans la vie d'un club, avait disparu des stades. Pour souligner ces propos, l'un des anciens dirigeants du CSC nous donnera l'exemple du match CMC-AJC qui, en 1984, s'est déroulé devant 200 spectateurs. L'année suivante, les mêmes équipes à un élément près avaient changé de sigle pour être MOC-CSC et le match de 1985 s'est déroulé devant 25 000 spectateurs. D'autres s'interrogeront sur la proposition du ministre qui n'a concerné que Constantine, alors que Batna possède trois clubs professionnels (CAB, MSPB et ABM), Oran (MCO et ASMO), Alger (USMA, MCA, CRB, USMH, RCK, PAC, NAHD). Et si le ministre de la Jeunesse et des Sports a cité l'exemple de Paris, plusieurs ont cité Milan, Rome et surtout Londres comme exemple de la multiplication des clubs dans une même ville. La fusion des clubs constantinois aura donc eu au moins pour effet d'alimenter les discussions des cercles de supporteurs de la ville des Ponts qui attendent avec impatience la réouverture du stade Benabdelmalek et pour quoi pas le lancement du projet de la construction d'un nouveau stade à la nouvelle ville Ali Mendjeli.