La pénurie, enregistrée depuis quelques jours, n'est pas due à un manque de matière première, mais elle résulte «des comportements de certains transformateurs», a confié jeudi le directeur général de l'office, Noureddine Kehal. «D'après ce que nous avons constaté sur le terrain, certains meuniers ont vendu leur blé en l'état à des éleveurs pour l'alimentation du bétail», a-t-il affirmé, dans une déclaration à l'APS. Il a précisé aussi que le transformateur «n'a pas le droit de revendre (en l'état) le blé qu'il achète à un prix subventionné (1285 DA le quintal)». «L'Etat a le droit de demander des comptes aux meuniers, puisque ceux-ci devraient disposer de documents sur les quantités enlevées, la trituration et le conditionnement», a-t-il considéré, précisant que le taux de trituration est estimé à 70%, c'est-à-dire dans chaque 1000 q de blé, le transformateur doit extraire 700 q de farine, avertissant que les services de contrôle des prix avaient commencé à faire des inspections sur le terrain en se rendant d'abord aux Coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS) pour connaître les quantités de blé tendre enlevées par chaque transformateur et vérifier si celles-ci correspondent aux quantités transformées. La pénurie de farine sur le marché ne devrait pas exister, puisque les enlèvements de blé tendre par les transformateurs auprès de l'Office interprofessionnel des céréales (OAIC) ont augmenté substantiellement en 2010 par rapport à 2009, a estimé Nouredine Kehal. Il a précisé qu' «en 2010, l'OAIC a distribué à tous les moulins environ 40 millions de quintaux de blé tendre contre 37,2 millions de quintaux en 2009». Ce qui signifie, selon lui, que la pénurie de farine sur le marché «ne devrait pas avoir lieu». «Comment se fait-il qu'en 2009, il n'y a pas eu de pénurie, et cette année si», s'est-il interrogé, ajoutant que l'attribution des quotas par l'office à ses clients est satisfaite à 98%. Pourtant, certains boulangers ont affirmé avoir fait face depuis le début du mois de janvier à un manque d'approvisionnement en farine panifiable. L'autre facteur susceptible de créer une pénurie au niveau des boulangeries est «le recours de plus en plus des transformateurs à la vente de leur farine sous emballage, qui a une plus-value importante, alors que d'autres approvisionnent leurs clients à travers le circuit informel pour ne pas payer leurs impôts», a ajouté M. Kehal.