Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont repris lundi dans le centre-ouest de la Tunisie, alors qu'un homme blessé dimanche par balle a succombé lors de son hospitalisation, selon des sources concordantes, citées par les agences de presse. Trois localités - Kasserine, Thala et Regueb - étaient secouées par des violences lundi, signe de la poursuite des émeutes contre le chômage qui ébranlent la Tunisie depuis la mi-décembre 2010. Ces violences ont fait au moins 14 morts, selon le gouvernement, et plus de 20, selon des sources de l'opposition. Lundi, des unités de la police antiémeute se sont déployées dans le centre de Tunis pour renforcer la sécurité dans la capitale, où sont prévues des manifestations de jeunes. A Kasserine (290 km au sud-ouest de Tunis), un homme atteint de plusieurs balles et admis à l'hôpital dimanche, Abdelbasset Kasmi, a succombé à ses blessures lundi matin, selon Sadok Mahmoudi, membre du bureau exécutif de l'Union régionale des travailleurs tunisiens (UGTT, centrale syndicale). Le syndicaliste a fait état d'un «grand nombre» de personnes blessées qui se trouvaient en réanimation à l'hôpital de Kasserine, placé sous contrôle de l'armée, et ajouté que les manifestations se poursuivaient lundi à la mi-journée dans le centre de Kasserine, devant le bâtiment du syndicat régional. Les commerces de la ville sont fermés et les habitants ont crié «leur colère conte leur régime». A Regueb, la police est intervenue pour disperser les habitants qui manifestaient en marge de l'enterrement des morts du week-end. Dans cette localité, paralysée en ce jour de marché hebdomadaire, l'armée a tenté de s'interposer entre les forces de sécurité et les manifestants, selon un enseignant défenseur des droits de l'homme, Slimane Roussi. A Thala, ville endeuillée près de Kasserine, la police à tiré des balles en caoutchouc, selon des sources syndicales.