Au moins 20 personnes ont été tuées par balle dans des affrontements avec la police samedi et dimanche à Thala et Kasserine (centre-ouest de la Tunisie), a indiqué Ahmed Nejib Chebbi, un dirigeant de l'opposition qui a appelé le Président à faire cesser le feu. Les autorités ont affirmé que ces affrontements ont opposé la nuit dernière les forces de l'ordre à des «individus» qui les attaquaient à coups de cocktails Molotov, de pierres et de bâtons. Au moins quatre Tunisiens ont été tués et plusieurs blessés par balle dans des affrontements continus dimanche à Kasserine (290 km au sud Tunis), dans le centre-ouest du pays, selon des témoignages concordants. Ces sources ont affirmé que le bilan devrait s'alourdir dans les heures à venir en raison d'un «grand nombre de blessés graves». Les victimes de samedi ont été tuées lorsque les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur des manifestants dans le centre de Thala, une localité proche de Kasserine, dans le centre-ouest du pays, a indiqué Belgacem Sayhi, un instituteur syndicaliste. Parmi les blessés, six ont été très grièvement atteints et transférés dans un hôpital de Kasserine, chef-lieu de la région, selon les mêmes sources, où des affrontements sanglants ont été également signalés dans la nuit de samedi à dimanche. Un enfant de 12 ans aurait été tué d'une balle à la tête dans la cité Ennour, a affirmé un témoin ayant requis l'anonymat. Les autorités sollicitées n'ont ni confirmé ni infirmé ces affrontements, encore moins leur bilan. S'il se confirmait, il porterait à au moins six morts le nombre de tués par balle depuis que Mohamed Bouazizi, 26 ans, s'est immolé par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid (265 km au sud de Tunis) pour protester contre la saisie de son étal de primeurs. Il est devenu depuis le symbole d'une révolte contre la précarité sociale et le chômage, notamment celui des jeunes diplômés. Le pays voisin est secoué une vague de contestation et de manifestations contre le chômage et la cherté de la vie sans précédent depuis vingt ans. Le gouvernement a déclaré dans un communiqué publié hier que huit personnes étaient mortes au total dans des affrontements avec la police au cours des dernières 24 heures.