Les étudiants de l'institut de philosophie de Bouzaréah ne peuvent plus supporter les mauvaises odeurs émanant des détritus déposés près des salles de cours et des égouts à ciel ouvert. Ils ne sont pas les seuls à se plaindre de cette situation. La plupart des étudiants de cette faculté nous ont déclaré qu'ils ne sont pas respectés. Et pour cause, dans le pourtour de l'institut de philosophie, on trouve un espace «réservé» aux ordures. Fateh, étudiant en philosophie, nous informe que «ces ordures sont là depuis la rentré universitaire. Ce sont les habitants de l'université qui jettent leurs ordures ici». Il a ajouté que les agents de nettoiement mettent souvent le feu au tas d'ordures, provoquant une fumée qui empeste l'atmosphère, au lieu de les collecter et de les transporter vers la décharge publique de Oued Smar. «Un jour, en sortant du cours de méthodologie, on ne voyait plus rien à cause de la fumée, on a même trouvé des difficultés à respirer.» Amel, étudiante dans la même filière, affirme avoir vu des agents de l'administration jeter des sacs-poubelles. D'après des témoins, l'administration est responsable de cette situation du fait que ses agents jettent dans cet endroit des anciens documents. En ce qui concerne les salles de cours, c'est la saleté qui règne dans les lieux : poussière, toiles d'araignée et moustiques. Des étudiants de première année en sciences humaines sont choqués. «Avant, nous imaginions que l'université était un autre monde, mieux que le lycée. Mais d'après ce qu'on a vu, c'est le contraire», nous dit un nouveau étudiant, déçu d'être dans cet établissement. Licia, étudiante en sciences humaines, affirme qu'elle ne peut pas suivre les cours correctement «à cause de l'odeur émanant de la poubelle». Concernant les raisons de ce problème, une assistante administrative nous indique que cela est dû au manque d'effectifs d'entretien. Concernant la faculté des sciences de l'information et de la communication (Ben Aknoun), le constat est identique. A l'entrée de l'établissement, des égouts à ciel ouvert. Les ordures sont partout, dans les salles de cours, les amphis et la cour. Les étudiants expliquent cette situation ainsi : «Nous n'avons pas de poubelles, alors on a pris l'habitude de jeter tous les détritus par terre.» D'autres étudiants nous informent que l'état des lieux ne les encourage pas à faire des efforts. Ils ajoutent qu'il n'y a pas de service de nettoyage pour s'en occuper. Au contraire, la faculté de droit de Ben Aknoun est très propre. Les étudiants sont satisfaits de la propreté des salles de cours et des amphis. Ils affirment qu'ils suivent leurs cours normalement, sans aucune difficulté liée à l'environnement. Nadia, étudiante en troisième année, nous déclare que «la fac est petite, et les agents de nettoyage font leur travail convenablement». Il reste que le manque d'hygiène dans les universités est un tracas que les étudiants subissent malgré eux. Beaucoup disent qu'ils vont à l'université pour apprendre et non pour contracter des maladies.