Malaise n Un large débrayage, soit trois mouvements combinés, paralyse la faculté. Depuis mercredi dernier, six étudiants en philosophie sont en grève de la faim. Ils demandent l'annulation de la décision relative à la suppression du concours de magistère. Cette décision est valable durant trois ans, date à laquelle est prévu le lancement d'un mastère dans la même filière. «Nous avons contacté la chargée des études supérieures au ministère, mais on n'a eu aucune réponse. Ils ont opté pour le silence», déclare Younès, un étudiant. L'explication donnée par le ministère est que le département de philosophie de la faculté de Bouzaréah ne dispose pas de suffisamment d'enseignants qualifiés pour encadrer les thèses de magistère. Or, notre interlocuteur précise que le département compte environ 40 docteurs, tous aptes à les encadrer. Ces étudiants rencontrés hier désapprouvent également le fait que leurs camarades du département de psychologie soient plus «privilégiés» qu'eux avec l'ouverture en plus du magistère, d'un concours de mastère. Il est à noter que certains des étudiants grévistes de la faim, occupant l'université de jour comme de nuit, ont été transférés à l'hôpital. Non loin de là, les étudiants des langues ferment depuis le même jour, l'entrée de leur département, empêchant ainsi aussi bien le travail de l'administration que la tenue des cours. Parmi les revendications de ces étudiants, la suppression du système de réorientation, l'affichage des critères du rachat et la suppression du système des quotas. Membre du comité autonome, Djamel affirme que «la fermeture du bloc est le dernier recours». L'arrêt de cette grève sera décidé au plus tard mercredi, selon la réponse que donnera le rectorat à la plateforme de revendications. Notons toutefois qu'un tel mouvement n'est pas nouveau pour le département des langues. Ce dernier enregistre annuellement des taux d'échecs très préoccupants, avec 94% rien que pour la quatrième année. Outre des étudiants, les agents de sécurité et de l'administration de l'université Alger 2 – qui englobe les facultés de Bouzaréah, Sidi Abdellah, Béni Messous et la faculté centrale – sont en grève ouverte depuis mercredi dernier. Ils réclament le paiement de la totalité de leurs arriérés de salaire. Le représentant des travailleurs, abordé hier à la faculté de Bouzaréah, affirme que le mouvement se poursuivra jusqu'au redressement concret de la situation. «On va régler», c'est l'unique réponse que nous avons reçue, affirme notre interlocuteur. Il ajoute : «Nous ne serons rassurés que lorsque nous aurons un engagement écrit.» En plus de cette question de salaire, les travailleurs que nous avons rencontrés citent un tas de problèmes à la fac de Bouzaréah. Il s'agit notamment de la suppression de la bourse pour les travailleurs, le manque d'effectif, l'absence d'une clôture et le manque de femmes de ménage.