Dans le sillage des évènements que vient de vivre le pays, le Front national algérien (FNA) prend une initiative de taille, en organisant une journée parlementaire en faveur de la frange juvénile conviée en masse hier au niveau de la salle de conférences de l'Assemblée populaire nationale (APN). Pendant les travaux de cette journée parlementaire, la parole a été donnée à beaucoup de jeunes afin qu'ils s'expriment au sujet de leurs préoccupations, surtout dans le cadre de leur participation au débat politique, qui ne peut se faire sans leur investissement au sein des relais politiques entre le pouvoir et le peuple, des relais qui se définissent inévitablement dans les partis politiques et les organisations de masse, qui sont le seul terrain qui puisse permettre à ces jeunes de participer à la vie politique de la nation et ainsi transmettre leur message. C'est ainsi que le FNA prend l'initiative de permettre à cette frange importante de la société de se regrouper à travers cette journée parlementaire, consacrée à «l'intensification du rôle de la jeunesse dans le débat politique du pays». Lors de sa prise de parole, le président du FNA, Moussa Touati, dont la formation politique renferme un nombre important de jeunes militants, a insisté sur une meilleure prise en charge de cette frange dans le paysage politique du pays, en leur donnant la parole et en leur permettant de prendre des initiatives politiques. Les jeunes qui sont le vecteur de toute activité politique dans tout système de gouvernance ne doivent en aucun cas être mis à l'écart afin d'éviter tout débordement qui peut mener à des conséquences graves, à l'exemple de ce qui s'est passé pendant la première quinzaine de ce mois, à travers des émeutes sans précédent qui ont endeuillé le pays. Les conférenciers ont convenu de l'urgence de s'ouvrir à ces jeunes, surtout sur le plan des médias, dont tous les canaux d'expression doivent leur ouvrir leurs portes afin qu'ils s'expriment au sujet de leurs préoccupations et ainsi participer à la politique nationale. Permettre aux jeunes de faire comme leurs aînés de Novembre 1954 C'est ainsi que le docteur Abdelali Rezzagui insistera sur une évidence de taille : les premiers pionniers de la Révolution algérienne, ne serait-ce que compte tenu de la composante du groupe des 22 qui a déclenché cette révolution, étaient tous des jeunes. «Malheureusement, la génération née après 1962 a été complètement marginalisée et ne s'est jamais vue transmettre le flambeau pour prendre le relais», a-t-il expliqué. Avant de préciser que cet état de fait «prévaut par l'absence de l'activité politique, la marginalisation des cadres de la nation ainsi que l'inefficacité des organes de presse».Afin d'investir la jeunesse dans la vie politique du pays, Abdelali Rezzagui propose «l'ouverture d'espaces de dialogue entre jeunes, l'encadrement des partis politiques pour les projets de la jeunesse et la mise en place de nouveaux mécanismes permettant aux jeunes de prendre leurs responsabilités» afin de mettre les jeunes dans le sillage de la vie politique car «la fuite des jeunes de la vie politique du pays reste un phénomène à prendre au sérieux», dira Abdelkader Drihem, le chef du groupe parlementaire du FNA, qui précise par ailleurs que cet état de fait ne peut être que la résultante directe «du manque de confiance que ressent cette frange de la société vis-à-vis de la classe dirigeante, qui est lassée d'être exploitée par les politiques de quelques partis pendant seulement les rendez-vous électoraux».