La laiterie La Vallée, sise à Tazmalt (85 km de Béjaïa), est en arrêt de production à cause de l'indisponibilité de la poudre de lait. Le quota octroyé par l'Onil est jugé très insuffisant par le directeur général, Lahbib Zeggane. La dernière livraison est de l'ordre de 37 tonnes, alors que la laiterie a besoin de 220 tonnes par mois pour tourner à plein régime. Cette situation inquiète la direction et les 70 employés, d'autant plus qu'ils demeurent dans l'expectative et l'angoisse à l'idée de voir leur unité mettre la clé sous le paillasson. Dernièrement, un sit-in a été organisé par les travailleurs de la laiterie devant la wilaya pour attirer l'attention sur la situation difficile dans laquelle est plongée cette unité. Une réunion a regroupé avant-hier la direction de la laiterie avec la direction de la chambre de commerce de Béjaïa, où les responsables de la laiterie ont soulevé les problèmes auxquels ils sont confrontés. Selon M. Zeggane, «les représentants de la Caci de Béjaïa ont promis de porter les doléances de la laiterie à qui de droit», tout en préconisant à la même unité de tenter de collecter le lait cru afin de ne pas sombrer dans la paralysie totale. Cependant, la collecte du lait cru dans la wilaya de Béjaïa pose d'énormes problèmes à La Vallée, en ce sens que «la majorité des éleveurs sont conventionnés avec d'autres laiteries, donc ils sont déjà ‘‘pris''», nous dit M. Zeggane. Mais celui-ci ne s'avoue pas vaincu pour autant puisqu'il est toujours en contact avec d'autres éleveurs afin de collecter le lait cru. «Pour le moment, nous n'avons rien récolté, nous sommes en contact avec des éleveurs pour la collecte.» La collecte du lait cru, un vrai casse-tête pour La Vallée Toutefois, la collecte du lait cru ne semble pas être l'option optimale pour la laiterie, étant donné que pour tourner au quotidien la laiterie a besoin de pas moins de 20 000 litres de lait cru. «Où vais-je trouver toute cette quantité ?», se demande M. Zeggane, qui dit qu'il n'est pas contre le programme tracé par l'Etat en matière de production du lait cru, mais il demande à ce qu'on lui donne les moyens. Sur ce dernier point, notre interlocuteur, qui projette de construire des étables afin de faire de l'élevage des vaches laitières, déplore que les banques posent des conditions difficiles à satisfaire pour l'octroi des crédits bancaires, comme avoir une superficie de 2 ha pour une vache, ce qui n'est pas dans les cordes de la laiterie, dit-il, car les assiettes foncières manquent cruellement dans la commune de Tazmalt. La situation demeure toujours très délicate dans La Vallée, et l'épée de Damoclès est suspendue au-dessus de la tête des 70 employés. Les travailleurs de cette unité sont mis au chômage technique à cause de l'arrêt de la production.