Des baraques en tôle et en toile. Des paraboles installées. Ensemble de critères qui indiquent que l'on est dans un bidonville. C'est celui de Kouara, dans la commune d'El Harrach. Un bidonville où les habitants vivent avec l'espoir d'être relogés, un jour, dans des habitations décentes. Tous les ingrédients d'une vie intolérable sont réunis dans ce bidonville. Des conditions lamentables dont se plaignent les habitants. Ceux-ci affichent leur mécontentement face aux promesses non tenues des autorités locales. «Ils nous ont promis de nous reloger après le recensement de 2002», témoignent certains habitants, «mais apparemment ce n'étaient que des promesses en l'air», s'indignent-ils. «C'était juste pour nous faire taire», ajoutent-ils. «D'ailleurs, ils nous ont même indiqué les numéros des dossiers», précise un riverain habitant les lieux depuis 1998. Cette année marque d'ailleurs la naissance de ce quartier précaire, selon nos interlocuteurs. Ceux-ci ne cessent de déplorer les conditions de vie lamentables dans lesquelles ils vivent. «C'est une calamité, s'indigne un père de famille. Nous sommes huit personnes dans cette petite baraque», tout en déplorant l'exiguïté des lieux. Le comble, c'est qu'aucun d'eux ne travaille, selon notre interlocutrice. Etre recasé un jour dans un appartement décent est le souhait de ces familles. Dès l'entrée, une odeur nauséabonde vous prend à la gorge. Cette odeur émane d'un endroit transformé en décharge publique. En fait, c'est un petit terrain vague entouré de pans de mur. Mais cet air irrespirable ne semble pas déranger les enfants qui s'adonnent à des jeux dans une euphorie générale, malgré le froid. En fait, la situation se complique pour ces familles avec l'hiver, car leur calvaire s'accentue chaque jour où leurs maisons sont inondées d'eau de pluie. A cela s'ajoute le problème du réseau d'assainissement qui n'a pas été bien installé. Ici, la moindre quantité supplémentaire d'eau provoque des marées qui peuvent envahir ces baraques fragiles. Agressions, vols et délinquance font partie du quotidien du quartier Kouara. La situation des habitants de ce bidonville est vraiment catastrophique. Pourtant, ceux-ci ne réclament que l'un de leurs droits les plus simples : un toit décent.