Les Sétifiens ont profité de la trêve du championnat professionnel de Ligue1 pour finaliser le recrutement de Giovanni Dellacasa, entraîneur italien qui entraînait jusque-là le club hongrois de Vasas SC de Budapest. Ce technicien a travaillé aussi en Suisse, mais sa première expérience en Afrique, il va l'entamer en Algérie avec l'Entente de Sétif. Il veut la réussir afin d'étoffer son palmarès, tel est son objectif avec un club engagé sur différents fronts cette saison. Le président Abdelhakim Serrar a su garder le secret de l'arrivée de l'Italien en annonçant plusieurs pistes françaises, mais celle du technicien italien, il l'avait bien gardée. Une filière qu'il privilégie après la réussite de celle de Gianni Solinas, mais dont le départ anticipé avait semé moult interrogations. Le président de l'Entente qui compte réaliser une saison sensationnelle, notamment en Champions league africaine qui débutera au courant du mois de février, mise aussi sur d'autres objectifs non moins importants, dont le championnat national professionnel en premier. Autant dire que l'Entente compte réussir un très bon parcours en ramenant aussi Hadj Mansour comme directeur technique sportif (DTS) et des joueurs «ciblés», comme Zaâboub, Benhamou et Lakhdari. Cependant, l'échec du recrutement d'un attaquant africain de métier risque de poser des soucis au nouveau coach sétifien dont la stratégie repose sur l'offensive. Les efforts des dirigeants de l'Entente, pourtant en bonne voie au départ pour officialiser la venue du Franco-Sénégalais Demba Touré et de l'attaquant burkinabé Oussalé se sont avérés en fin de compte vains. Le Temps d'Algérie : Quelle impression vous fait-il de travailler en Algérie ? Giovanni Dellacasa : Certes, c'est la première fois que j'exerce en Afrique, mais dans un pays de football que je connais presque assez bien vu les ressemblances avec le football italien. C'est à travers l'équipe nationale d'Algérie que je connais votre football, notamment au cours de la dernière Coupe du monde d'Afrique du Sud, ou encore si on ajoute à cela la Coupe du monde de 1982 d'Espagne où l'équipe nationale algérienne a laissé une impression fantastique en battant l'Allemagne grâce à des joueurs de grande valeur, si l'on cite Madjer, Dahleb et Belloumi. Quels enseignements avez-vous tiré de votre dernier entretien avec Benchikha ? La prise de contact est toujours bénéfique puisque pas moins de 12 joueurs de l'Entente sont convoqués en équipe nationale. Je devrais recueillir des informations sur mes joueurs que je dois connaître un peu plus grâce à l'apport de l'entraîneur de l'équipe nationale. 5 joueurs seulement ont répondu à l'appel aux entraînements. Cela ne constitue-t-il pas pour vous un handicap ? Evidemment. Nous devions entamer le travail avec 11 joueurs en attendant le retour des internationaux qui ne posent aucun problème car je considère qu'ils sont en stage de préparation de haut niveau. Seulement, j'aurais souhaité que le groupe qui était resté à Sétif rejoigne les entraînements à temps afin de préparer sérieusement la seconde phase de la saison dont je mesure l'importance, selon les accords que j'ai conclus avec le président Serrar. Au fait, peut-on avoir une idée sur ces objectifs ? En sus de la Champions league africaine qui demeure un objectif prioritaire, le championnat professionnel de Ligue 1 est presque sur le même palier. Les dirigeants tiennent beaucoup à ce titre aussi. Selon les informations que j'ai recueillies à Sétif, l'Entente a raté de peu la Coupe d'Afrique de l'édition précédente et a failli jouer la Coupe du monde face à l'Inter. Ça aurait été un chalenge historique. L'actuelle saison requiert une importance particulière dans le football algérien avec l'instauration du professionnalisme. Quelle est votre appréciation ? C'est une très bonne chose. Le football algérien a grandement besoin de ce statut. C'est la première année et il peut y avoir quelques problèmes dus à l'adaptation des mentalités, mais le professionnalisme s'apprend au fil des ans. A titre d'exemple, je cite le problème posé actuellement à Sétif en raison des absences des joueurs aux entraînements qui en est un. Les gens prendront des leçons à l'avenir et apprendront petit à petit la rigueur du professionnalisme. Est-ce que vous pensez que vous êtes apte à réaliser les objectifs tracés par le club ? De ce point de vue, je n'ai aucune appréhension, pourvu que les gens marchent. Je parle des joueurs, des dirigeants et du staff technique. Justement, si on parlait du staff technique. Le DTS ne pose-t-il pas de problème pour vous ? Pas du tout du moment qu'il s'agit d'un professionnel. Au contraire, nous entreprenons une relation d'entente et de collaboration. De ce côté-là, je suis très satisfait. Quelle idée vous faites-vous de l'équipe ? C'est une équipe certainement ambitieuse, à l'écoute des dirigeants et prédisposée aux sacrifices et à l'effort. Mais je crois que l'apport des internationaux sera pour beaucoup pour la réussite de nos ambitions. Interview réalisée