Plus de 70 molécules sont classées comme médicaments à risque. Ils sont particulièrement surveillés, en France. L'Algérie, qui importe plus de 70% de ses besoins en médicaments, a pris l'initiative de mettre en place une procédure spéciale de suivi des nouvelles molécules ou celles présentant des effets secondaires anormaux et non prévus. Parmi la liste des produits pharmaceutiques qui font l'objet d'une procédure spéciale de suivi des effets indésirables, l'Algérie en importe trois uniquement. Il s'agit de Champix produit par le laboratoire Phizer prescrit pour aider à l'arrêt du tabac, de l'antidépresseur Cymbalta du laboratoire Lilly, et Symbocort du laboratoire AstraZeneca, conçu pour le traitement de l'asthme. Le reste des médicaments concernés par cette liste et qui risquent d'être retirés du marché mondial, n'est pas introduit sur le marché algérien. L'annonce de la nouvelle procédure baptisée «plan de gestion des risques» a été décidée, rappelle-t-on, par le ministère français de la Santé. L'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) surveille de nombreux médicaments après leur mise sur le marché. Elle vient de rendre publique la liste de 59 de ces 76 médicaments, parmi lesquels on trouve des vaccins, des médicaments déjà retirés du marché et d'autres dont l'utilité fait actuellement débat. Les laboratoires qui fabriquent ces médicaments doivent surveiller tout particulièrement leurs effets secondaires et leurs risques, afin de les signaler aux autorités sanitaires. Cette mesure vient démontrer que le Mediator – traitement pour diabétiques interdit à la vente depuis 2009 – n'est pas un cas isolé. Parmi ces médicaments placés sous surveillance, certains pourraient être retirés du marché, comme l'Arcoxia ou le Champix, qui est disponible dans les officines algériennes. Selon des sources bien informées, le Laboratoire national de contrôle pharmaceutique (LNCP) est chargé de faire un suivi rigoureux de tous les médicaments ayant certains effets indésirables ou non prévus. Des mesures d'urgence seront prises si nécessaire, a ajouté notre source. En Algérie, c'est la pénurie de certains médicaments «indispensables» qui est à redouter. Les mesures prises par le premier responsable du secteur de la Santé, Ould Abbas, pour encourager la production pharmaceutique en Algérie a induit une rupture des stocks d'une longue liste de médicaments. Après avoir interdit l'importation de 444 produits, il est revenu sur sa décision pour n'interdire finalement que 130 molécules. Une mesure saluée par la plupart des importateurs, mais la raréfaction de certains produits pharmaceutiques persiste encore.