La générale de la pièce de théâtre El Houma El Meskouna (le quartier habité), produite par le Théâtre régional de Mascara, a été présentée hier soir au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi. Il s'agit de l'histoire d'un commerçant (Bouhous) qui désire se présenter à des élections d'un genre nouveau, qu'il a appelées «élection hivernale». Il devrait alors trouver un directeur de la propagande, c'est un vétérinaire (Bousmaha) et tant mieux, puisque le message passe entre eux. Mais ce dernier, qui est instruit, lui joue des tours. Une autre personne (Bouâaza son beau-frère), qui n'était que son serviteur, fait des déclarations et devient son concurrent politique, mais aussi avec les femmes. Lorsque la représentante de l'Etat (le rôle tenu par Sayam Warda) arrive dans son bureau, il met en avant ses dons de séducteur et devient alors le pire ennemi de Bouhous. Le texte est bien ficelé. Inspiré de la poésie du melhoun, tels que Mostefa Ben Brahim, cheikh El Khaldi ou Ben M'sayeb et de ces traditions qu'on reconnaît aux gens de l'Ouest. Mais ici on retrouve un cachet humoristique mascaréen. Cependant, ce texte plutôt poétique n'était pas à la portée du public, notamment les jeunes, que ce soit sur la profondeur du sens ou le mot lui-même. Dans le premier acte, il n'y avait pas vraiment du jeu théâtral, sauf quelques tentatives timides : «Nous possédons beaucoup de richesses, mais nous n'avons pas un bon distributeur !» Le public préfère les femmes à la politique Le public, constitué essentiellement de comédiens et d'hommes de théâtre, était plutôt frustré et attendait sans doute qu'on donne un nouvel élan à la pièce. Cette spécialiste de la communication fait tourner la tête au futur «candidat à la présidence du quartier». Ici le texte est allégé, inspiré du langage populaire «reflet de la société». - Bouâaza : «Madame !…» Elle l'interrompt : - «Non mademoiselle !» Bouâaza avec un éclat de rire : - «A ton âge, tu es demoiselle ? Alors il n'y a plus d'hommes.» Applaudissements. La pièce, écrite par Sid Ahmed Sahla et réalisée par Mohamed Yamhadi, mérite une grande attention, notamment dans la mise en scène. Quant au public, il préfère les femmes à la politique.