A Tizi Ouzou, s'il y a un produit qui est très demandé mais largement disponible, contrairement à d'autres qui connaissent des pénuries récurrentes, c'est bien le gaz butane. Avec une pénétration en gaz naturel qui avoisine les 34%, la wilaya de Tizi Ouzou connaît ces dernières années une baisse de la pression sur la bonbonne de gaz. Au niveau de la wilaya, Naftal dispose de deux centres d'enfûtage. L'un à Oued Aïssi et l'autre à Fréha et de trois grands centres relais aux Ouadhias, à Aïn El Hammam et à Tigzirt qui couvrent les régions est, sud-est et nord. Dotés de plusieurs camions porte-palettes et utilisés en double rotation, ils peuvent contenir une capacité totale qui dépasse les 10 000 bouteilles/jour. Le centre emplisseur de Oued Aïssi, avec ses deux lignes d'emplissage, a une capacité de production qui tourne autour de 28 000 bouteilles de gaz butane par jour, en plus des 8000 que produit le minicentre de Fréha. Cette production répond de loin à la demande qui ne dépasse pas les 30 000 bouteilles/jour durant les périodes de froid. La chaîne de distribution est également importante. Naftal dispose d'un important parc routier (camions). Ceci à côté des stations-service éparpillées et des dépôts qui sont de plus de 400 points de vente éparpillés à travers l'ensemble des localités de la wilaya et autres particuliers qui sillonnent avec leurs propres véhicules les localités les plus reculées. Spéculation autour des prix La bonbonne de gaz a encore de beaux jours devant elle puisque près de 70% de la population de Tizi Ouzou, qui avoisine le million 200 000 habitants, utilisent le gaz butane en excès, surtout en hiver. La bonbonne dite B-13 kg est cédée au prix sortie des centres enfûteurs à 161,50 DA. Elle est cédée aux détaillants à 176,50 DA. Quant au prix de cession au consommateur, il est fixé à 200,00 DA. Si ces prix sont respectés au niveau des stations Naftal et certains points de vente, d'autres trouvent un malin plaisir à spéculer sur les prix, surtout les détaillants qui sillonnent avec leurs camions les villages reculés. Si le réseau de distribution fonctionne normalement, dans certaines régions, comme à Boudjima, des habitants nous ont indiqué qu'ils paient la bouteille de gaz à 220 dinars. Dans d'autres localités plus éloignées, notamment les villages isolés de la haute Kabylie, villages nichés au pied du Djurdjura où la neige fait son apparition dès le début de l'hiver, la bonbonne atteint parfois les 240 DA. Même à la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou, elle coûte 220 dinars.