Estimant que la justice internationale est un instrument entre les mains des plus forts pour disposer des faibles, l'avocat et écrivain anticolonialiste, Jacques Verges, a souligné qu'il n'y a pas de justice internationale mais une inquisition au service des puissances occidentales, et de la France en particulier, et ce, dans un entretien à la revue Afrique Asie, cité par l'APS. S'exprimant sur la justice mondialisée avec l'avènement de la Cour pénale internationale (CPI) et les tribunaux pour la Yougoslavie, le Rwanda, le Liban qui auraient pour vocation de «déplacer» la responsabilité des maîtres d'œuvres vers les exécutants, l'expert a relevé que ces juridictions «sont constituées par le plus fort, pas par le plus faible, autrement dit par le vainqueur, pas par le vaincu». Evoquant le tribunal pour la Yougoslavie, il a rappelé que dans le passé, il y avait un contrôle de l'opinion sur l'activité des tribunaux. «Aujourd'hui, comment les Serbes pourraient-ils exercer la leur ?» «Dans ce tribunal, il n'y a pas de Serbe. On juge un Serbe sans les Serbes», s'est-il indigné, rappelant que celui qui a eu à défendre, entre autres, ce sont des clients controversés, le chef de la Gestapo, Klaus Barbie, le président yougoslave Milosevic et le «terroriste» Carlos. Cet avocat a commenté, par ailleurs, les réformes judiciaires en Europe, estimant que certaines d'entre elles sont «parfois dangereuses pour le justiciable».