Les trois représentants désignés par les 200 employés de la Messagerie express de l'Anep, sise à Bab El Oued, nous ont affirmé hier qu'une commission d'enquête sera dépêchée par le ministère de la Communication. Cette décision a été prise au terme d'une rencontre avec le chef de cabinet du ministère de la communication, M. Harkat. Un rapport devra être rédigé et remis au ministre dès dimanche. Il s'agit d'une date butoir pour les employés de la messagerie qui brandissent la menace de la grève si le directeur de l'unité de Bab El Oued est reconduit à son poste. Djebara Ahmed et Djoudi dahmane, employés au sein de la Messagerie, et Nezli Tarik, secrétaire du syndicat de l'entreprise, ont été désignés comme les seuls et uniques représentants des travailleurs. Ces derniers estiment que «le départ du directeur de l'unité est une revendication indiscutable. Les employés menacent de reprendre le mouvement de grève pour une durée illimitée si cette revendication n'est pas satisfaite». En dépit de la décision de rappel temporaire du directeur, et ce, jusqu'aux conclusions de l'enquête que doit mener la commission sur les lieux et de la direction générale, les employés sont dans l'expectative. «Si Yakoubi est maintenu à son poste après les résultats de l'enquête, nous entamerons une nouvelle grève qui sera illimitée et à laquelle, automatiquement, se joindront les 5 autres unités», affirment les représentants des travailleurs. «Il est inconcevable qu'un directeur qui a poussé des gens à la dépression au travers de manœuvres insidieuses puisse être réhabilité après tout le mal qu'il a fait aux travailleurs», fulmine M. Djebara, qui a ajouté : «Nous avons respecté les engagements du ministère. Le PDG de l'Anep, M. Boucena, a rappelé le directeur de l'unité. Les trois représentants demandent au ministère de dépêcher une équipe de l'Inspection générale des Finances (IGF) afin d'éplucher la comptabilité de cette unité. Une grève préjudiciable Pour l'heure, les employés redoublent d'efforts pour rattraper les retards cumulés durant les jours de grève. Hormis la distribution des journaux publics aux institutions conformément aux termes des arrangements concernant les abonnements contractés, il est utile de rappeler que la Messagerie express est liée par des conventions à d'innombrables établissements bancaires et à diverses entités et institutions publiques. Il faut savoir que cette unité possède le statut d'entreprise prestataire de services. Elle est en charge de la mission d'acheminement des divers courriers, notamment interbancaires. Selon le directeur général, «le coût du préjudice dû à la grève est évalué à pas moins de 241 millions de centimes par jour». Au total, le montant est de 964 millions de centimes. «Les employés conscients du préjudice causé devraient revenir à la raison et assurer le service minimum s'ils décident d'une grève», souhaitent les représentants des employés.