Quatre manifestants ont été blessés mardi lors d'affrontements entre des étudiants et militants qui tentaient de se diriger vers le palais présidentiel à Sanaa et des partisans du pouvoir. Pour la quatrième journée consécutive, quelque 3000 manifestants, pour la plupart des étudiants, étaient sortis hier matin de l'université de Sanaa pour se rendre au palais du président Saleh. «Le peuple veut la chute du régime», scandaient-ils. Des heurts avait éclaté lundi entre des milliers de manifestants qui réclamaient le départ du président Ali Abdallah Saleh et des partisans du gouvernement. Ils appelaient à marcher sur le quartier général de la police, alors qu'ils étaient assaillis par des partisans du pouvoir, armés de pierres, de poignards et de bouteilles. Les témoins cités par les médias sur place racontent que la police, qui a tenté de maintenir les deux camps à distance, a bloqué plusieurs milliers d'opposants dans le campus de l'université de Sanaa pour éviter que la situation ne dégénère. A Taiz, au sud de Sanaa, les policiers ont tiré en l'air sans pouvoir contenir la foule des opposants, qui sont restés rassemblés toute la nuit de dimanche. Des témoins ont fait état de douze blessés. Les manifestations antigouvernementales ont gagné en ampleur ces dernières semaines au Yémen, fédérant parfois jusqu'à des dizaines de milliers de personnes. Les troubles avaient pris un tour violent vendredi avec les premiers affrontements à coups de bâton ou à coups de poing entre partisans et opposants du gouvernement. Face aux manifestants, les partisans du président Saleh étaient plusieurs centaines à Sanaa, se disant prêts à verser leur sang pour leur dirigeant. Face à cette contestation sans précédent, Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a fait plusieurs concessions, s'engageant notamment à ne pas se représenter à la fin de son mandat, en 2013. Il a également appelé à un dialogue de réconciliation avec l'opposition qui, dit-on de source proche de l'opposition, devrait s'ouvrir dans les prochains jours.