Dans une allocution concise donnée hier à Alger, le président du Front national algérien (FNA) a appelé le peuple algérien à faire preuve de beaucoup de sang-froid et de lucidité pour aller vers un changement dans le calme. Tout en rendant publique la feuille de route du projet pour le changement, selon les visions de sa formation politique, qui «ne cherche pas le pouvoir, mais celui peuple». Lors du meeting populaire organisé hier à Alger, le Front national algérien (FNA) a présenté sa feuille de route pour aller vers «un changement dans le calme et la paix». «Depuis la naissance de notre parti, nous avons pratiqué une opposition pacifique et nous cherchons un redressement qui se fera dans la paix», a annoncé le leader du FNA, Moussa Touati, lors de sa prise de parole dans une salle Atlas archicomble. Avant d'ajouter que «nous voulons changer, sans pour autant casser nos acquis économiques une deuxième fois… Le pays a besoin de ses enfants, auxquels on doit inculquer les pratiques démocratiques. On doit les dissuader de toute méthode de protestation qui peut générer une quelconque anarchie». Parlant des idéaux de son parti, le président du FNA précise que sa formation «croit en le droit à une vie saine pour tout Algérien et Algérienne. Notre parti ne demande pas d'accaparer le pouvoir, nous demandons à ce que le pouvoir soit donné au peuple». «Ce peuple, qui n'a récolté depuis l'indépendance de l'Algérie que la pauvreté, l'exclusion, le crime, les stupéfiants, le chômage, l'émigration clandestine...», ajoutera le conférencier, avant de s'arrêter sur un questionnement de taille : «Où sont nos acquis constitutionnels de 1989, qui limitent le passage à la magistrature suprême à deux mandants, où sont nos grandes sociétés nationales ?» Revenant à sa manière de voir les choses pour sortir de la crise, Moussa Touati dira qu'«aujourd'hui, le fait de sortir dans le rue est considéré comme un prolongement pour la décennie noire qui a coûté cher à l'Algérie. Nous appelons les citoyens à se prémunir d'un maximum de calme, pour que le sang de nos enfants ne coule pas une nouvelle fois». C'est ainsi que le FNA, et dans une feuille de route pour un changement pacifique, propose d'aller en premier lieu à la destitution de toutes les institutions élues et constitutionnelles. En deuxième lieu, former des cellules qui géreront les affaires courantes pendant trois mois jusqu'à la tenue d'élections anticipées. Ces cellules veilleront entre temps à mettre en place une charte nationale qui définira le système à venir selon la volonté du peuple, que ce soit un système parlementaire, présidentiel ou semi-présidentiel. En quatrième lieu, le FNA propose que cette charte soit soumise à un référendum populaire, avant de passer à la préparation d'une nouvelle constitution qui sera soumise à un référendum intervenant 45 jours après celui qui sera réservé à la charte nationale.