«Aujourd'hui, nous nous réunirons devant l'APC pour empêcher le maire d'y accéder», lancent des citoyens qui nous ont accostés devant l'enceinte de la commune, située en face d'un jardin public «qui se transforme en lieu de débauche la nuit». «Le P/APC ne fait rien pour la commune », dénoncent des personnes qui promettent de participer au sit-in. «La commune est dans un état catastrophique et rien n'est entrepris par le P/APC qui refuse d'entendre raison», martèlent ces derniers. En effet, la commune de Baraki est loin d'être une commune modèle. Routes défoncées, égouts éventrés, bâtisses en ruine, bidonvilles, artères marquées par des amas d'immondices, constructions illicites sont les quelques constatations relevées dans cette commune qui connaît un taux de chômage élevé et qui a été, dans le passé, le fief du terrorisme. L'effondrement partiel d'une habitation vétuste à la cité El Baraka de Baraki déclenche la colère des citoyens. «Au terme des échauffourées durant lesquelles les forces de sécurité ont utilisé des bombes lacrymogènes, 12 personnes ont été interpellées dans des conditions douteuses», affirment les citoyens qui, en dépit des conditions lamentables dans lesquelles ils vivent, ont exprimé leur solidarité à la famille Nahar. «Mardi, vers 17h30, alors que toute la famille était réunie, une des poutres soutenant une coupole s'est effondrée», témoigne le père de famille. De visu, l'état de l'habitation menace ruine au même titre que la plupart des autres habitations composant la cité El Baraka de Baraki. Des habitations dans un état de délabrement avancé. Il était environ 18h lorsque les éléments de la Protection sont arrivés pour constater les dégâts qu'ils consignèrent sur dans procès-verbal. Quelques minutes plus tard, le P/APC s'est déplacé et, à court de solutions, a proposé «du ciment et du sable au père de famille, attendant de lui de se lancer dans la rénovation de son habitation». Une proposition qui a suscité la colère du père et des autres locataires de cette cité en ruine qui, depuis des années, ont reçu des promesses de relogement. Des promesses qui sont restées vaines en dépit des décisions d'attribution (actes administratifs et non notariés) qui leur ont été délivrés à la fin des années 80, soit en 1989, et ce, après avoir versé 60 000 DA. Après le départ du P/APC, les locataires se sont regroupés sur la route en signe de protestation. «Les policiers nous ont pris d'assaut sans crier gare et nous étions obligés de riposter», témoigne un jeune. «Ils ont tiré des bombes lacrymogènes en direction des habitations causant un désagrément aux vieilles personnes et aux enfants», fulmine un sexagénaire qui accuse les policiers d'avoir «entamé les hostilités sans tenter de calmer les esprits des citoyens en colère». De son côté, le père de famille estime que «la déclaration du P/APC est une insulte», ajoutant : «Je voudrais qu'une entreprise procède à la rénovation de mon habitation afin que ma famille ne vive plus la hantise d'un drame qui, je vous assure, peut arriver d'un moment à l'autre.» Durant les affrontements qui ont duré jusqu'à 22h30, les policiers ont procédé à des interpellations. «Un voisin a été interpellé à 2h de son domicile aussi vétuste que les autres», affirme une vieille femme qui, poussée par la colère, exhibe une décision de relogement au sein de la cité dite 600 Logements : «les autorités locales méprisent les centaines de familles vivant dans des conditions d'extrême précarité à l'intérieur des habitations qui menacent de s'effondrer à tout moment».