Dans une interview publiée par El Pais hier, Mourad Medelci assure «ne pas croire pas à la contagion des révoltes tunisienne et égyptienne dans son pays, et encore moins à celle de la révolte libyenne, car l'effet domino est une invention de la presse , entre autres algérienne, qui est très libre mais qui ne fonctionne pas partout» et «je ne crois pas qu'il s'applique à l'Algérie qui n'est ni l'Egypte ni la Tunisie» a-t-il ajouté. Sur la marche du 12 février, à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), qui regroupe un parti d'opposition (RCD), des syndicats indépendants et diverses ONG, pour réclamer «le changement du système», le ministre des Affaires étrangères reconnaît «être inquiet pour ce qui se passe aux portes de l'Algérie, pour nos voisins auxquels nous sommes unis par des liens séculaires, comme nous le sommes pour nous-mêmes». Le 12 février, «les forces de l'ordre ont empêché ces manifestations mais des concentrations ont eu lieu à la place du 1er Mai, comptant environ 500 personnes, passants y compris. Les organisateurs de ces concentrations représentent une minorité, dira le ministre, qui considère que l'appel de «Washington à la nécessaire retenue policière et au respect de la libre navigation par internet» n'était pas adressé expressément à l'Algérie, «où la police n'avait ni armes, ni grenades lacrymogènes durant ces manifestations, alors que le réseau internet fonctionnait normalement». Le communiqué de la Maison-Blanche, qui ne faisait pas allusion à l'Algérie, «est une déclaration prudente, non un constat de ce qui s'est passé en Algérie, mais un rappel des principes que nous partageons». «Nous avons gardé un mauvais souvenir des affrontements de 2001», a dit M. Medelci à propos des manifestations à Alger durant les années 80 et 90. «Les Algériens ne veulent pas que les situations antérieures faites de violence se répètent. Jamais les libertés publiques n'ont été réduites durant l'état d'urgence. Ce fut une mesure destinée à lutter contre le terrorisme, mais maintenant que cette mesure a porté ses fruits, elle peut être levée», dira M. Medelci en tenant à rappeler qu'«auparavant, nous avions lutté seuls, sans alliés à l'étranger, mais à présent, beaucoup se sont rapprochés de nous pour profiter de notre expérience», conclut M. Medelci.