Les mesures relatives à l'encouragement de la création d'emplois et de PME annoncées mardi lors du Conseil des ministres ont été applaudies par les opérateurs économiques. Considérées comme une «victoire», les opérateurs saluent, entre autres, la décision inhérente à «la concession des terrains aux investisseurs, sur la base d'un cahier des charges, par la voie du gré à gré, avec une redevance locative déterminée par les services des Domaines et les réductions sur le prix de cette redevance locative, à hauteur de 90% pendant la période de réalisation de l'investissement (3 ans au maximum) et de 50% pendant la période de démarrage de l'exploitation de l'investissement (3 ans au maximum)». «Dans les wilayas du Sud et des Hauts Plateaux, la redevance locative sera de 1 DA symbolique par mètre carré pendant dix années, et, au-delà, elle sera de 50% de sa valeur domaniale», a indiqué le communiqué du Conseil des ministres. La création de nouvelles zones industrielles est également appréciée dans la mesure où ce projet permettra aux PME de disposer du foncier industriel. Pour Tayeb Ezzraïmi, PDG du groupe SIM et président d'honneur du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi), «les décidions prises dans le domaine économique confortent les entreprises». Au sujet de la reprise du gré à gré concernant le foncier industriel, M. Ezzraïmi a relevé que les opérateurs l'ont tout le longtemps réclamé afin de lever les blocages pour y accéder.
Le président d'honneur du Ceimi a qualifié aussi d'importantes les décisions relatives à l'encouragement de l'emploi, remarquant que les opérateurs avaient plaidé pour des allégements des charges sociales afin d'encourager l'intégration de l'emploi informel dans le marché du travail formel. Au sujet de la réservation d'un minimum de 20% de la commande publique locale aux microentreprises, M. Ezzraïmi a indiqué que les entreprises locales seront favorisées. Mais, pensent plusieurs opérateurs, «il faut accélérer l'application des décisions prises et associer les opérateurs à la prise de décisions». Un avis partagé par d'autres opérateurs économiques, à l'image de Abdelaziz M'henni, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), qui souhaite que les partenaires sociaux soient consultés afin que les mesures soient «durables». Le prolongement de la durée du contrat de placement passe de 1 à 3 années lorsque l'employeur est une administration, avec possibilité de renouvellement, est aussi une bonne décision pour les chefs d'entreprise qui pourront créer de nouveaux emplois. Mais, pense M. M'henni, il faut relancer les entreprises publiques dont le fonctionnement est à l'arrêt depuis des années. «La réactivation de ces entreprises permettra de créer des centaines d'emplois permanents», a-t-il considéré, plaidant, à l'occasion, pour le lancement rapide du programme national de mise à niveau qui touchera les aspects matériels et immatériels. Les relations entre les banques et les entreprises doivent également être revues pour replacer les PME au centre des programmes de la croissance économique. Même si le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), ouvert aux diplômés universitaires, techniciens supérieurs et candidats à l'insertion professionnelle, a connu des améliorations, il faudra instaurer des mécanismes pour insérer définitivement les jeunes dans le marché du travail. M. M'henni a annoncé, par ailleurs, l'organisation d'une conférence de presse, dans une semaine. Le patronat s'exprimera sur son refus de l'ingérence étrangère en Algérie, les questions d'actualité, comme la crise dans le monde arabe et ses répercussions sur l'économie algérienne, la situation des PME et l'impact des nouvelles décisions sur le secteur économique.