Au cours d'une réunion tenue jeudi et regroupant le wali délégué de Bouzaréah, les élus de l'APC de Ben Aknoun et les représentants des comités de quartiers, l'accent a été mis sur l'absence d'équipements publics dans cette ville, surtout les marchés quotidiens. Congestion de la circulation automobile, chômage, manque d'hygiène publique, absence de structures d'accompagnement... Ce constat n'a pas été relevé dans les localités de Baraki, les Eucalyptus ou Megharia. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ces soucis ont été soulevés jeudi par les représentants des comités de quartiers de la commune de Ben Aknoun, qui représente, aux yeux des gens mal avertis, ce lieu de résidence des privilégiés. L'occasion n'est pas des moindres. Il s'agit de la première apparition publique du wali délégué de Bouzaréah, Brahim Achacha, officiellement installé dans ses fonctions le 5 octobre 2010. Celui-ci a réuni les élus de l'APC et une cinquantaine de citoyens issus du mouvement associatif et des comités de quartier. Les présentations se sont déroulées au niveau de l'école pour enfants trisomiques Ali Rami de Ben Aknoun. Après une brève allocution prononcée par le président de l'APC, Abdelghani Ouicher, et le wali délégué, la parole a été donnée à l'assistance pour qu'elle fasse état de ses préoccupations. Premier grand souci : le chômage. «On n'arrête pas d'entendre que Ben Aknoun est une commune développée, alors que pour nous, il n'en est rien ! Nous souffrons des problèmes de toutes les autres communes», a-t-on d'emblée relevé. Les représentants des comités n'arrivent pas à comprendre comment une localité qui accueille sur son territoire les sièges de cinq ministères (travaux publics, formation professionnelle, enseignement supérieur, prospection et statistiques, finances), plusieurs universités et autant de sièges d'entreprises aussi bien publiques que privées, mais dont la population, surtout les jeunes, souffre du chômage. «Quand on descend à la gare routière, on rencontre des gens qui viennent de Tipaza, de Boumerdès et de Réghaïa. Ils viennent de très loin pour travailler à Ben Aknoun, alors que nous, nous sommes sur place et nous n'avons pas cette chance», a déploré un représentant. Selon lui, il faut voir avec ces institutions et discuter avec les responsables un éventuel quota d'emploi au profit des résidents. L'intention est claire : il est primordial de créer des postes d'emploi aux jeunes de la commune. Pour y remédier, il n'y a pas de solution miracle. C'est peut-être à cause de cela que le wali délégué et les élus locaux n'ont donné aucun engagement à ce sujet. L'autre grand souci de la population réside dans le manque de structures d'accompagnement. Ben Aknoun sans marché communal ! Les interventions des gens des comités s'étaient focalisées sur l'absence de marchés de proximité et d'un marché communal. Ces équipements publics sont de nature à rendre service aux habitants. Ils répondent à leurs besoins quotidiens comme ils leur permettent de bénéficier de postes d'emploi. L'assistance a ainsi proposé aux autorités locales d'installer un marché communal au quartier des Deux bassins, sur le terrain de l'ancien centre de transit évacué l'année passée dans le cadre du programme de wilaya portant éradication progressive de l'habitat précaire. En réponse, M. Ouicher a d'abord fait savoir que l'étude technique du programme des 100 locaux à usage commercial et artisanal a été achevée. Le projet, accusant un retard considérable par rapport aux autres communes, sera implanté à Beni Messous, faute de terrain à Ben Aknoun. L'APC doit attendre que le cahier des charges soit approuvé par la tutelle avant de procéder au lancement de l'appel d'offres. Cela va prendre encore du temps. S'agissant de la proposition d'implanter un marché communal à Deux bassins, il a précisé qu'une étude technique était achevée. Cette étude a été commandée dans le but de créer un centre commercial à la place du centre de transit. Le centre à étages devra comprendre justement un espace de stationnement, un parking et un espace dédié au commerce des fruits et légumes et autres. Le comité technique de la wilaya déléguée de Bouzaréah a demandé à l'APC de présenter deux autres variantes (projets) avant de procéder au choix définitif de l'équipement à y installer. Intervenant dans le débat, M. Achacha a rappelé à l'assistance qu'initialement, la wilaya a prévu sur cette assiette une aire de détente et une extension de la station de transport qui se trouve dépassée et dont la fréquentation provoque des embouteillages dans les environs. Encore une fois, les rumeurs qui circulent sur l'accaparement de cette assiette par un haut responsable sont démenties de fait. «Tout le monde a les yeux rivés sur ce terrain», a dit un participant à la réunion de jeudi.