La peinture de Rédha Djefel est comme une douce incantation musicale qui s'élève comme le chant de la terre et de la nature. Ses tons doux, cette nature à son faîte et cette émotion pathétique qui se dégagent sont une véritable symphonie champêtre. Son exposition qui s'est tenue récemment à la galerie Didouche Mourad plaide pour un hommage à la nature et au patrimoine ; ses tableaux traduisent une sérénité et une délicatesse qui dénote une maîtrise de la couleur. A-t-il la touche des coloristes comme Degas, Monet et Sisley ? Rédha Djefel l'est avec constance. Et sa prédilection va aux impressionnistes dont il a hérité leurs sublimes nuances. Il verse vers un idéal impressionniste fondé sur l'amour total de Dame nature. Bien réceptif, jouant avec les accords les plus subtils de la couleur, Il transcrit des paysages et des sites distingués tantôt champêtres tantôt urbains. Avec un sens exquis de la précision, l'artiste mène avec aisance et dextérité la danse des teintes dans une sorte de sarabande. Son œuvre, dont la prédilection se décline aux paysages, marines et natures mortes, s'inscrit-elle sous le signe de l'impressionnisme ? Dans ce sillage de son œil raffiné, il construit son œuvre avec des touches bien nuancées. Clarté et luminosité Avec vigueur, il reproduit de magnifiques marines, natures mortes et de beaux paysages bucoliques qui ravissent l'œil du plus profane. La subtilité et l'intensité des tons n'ont de pareilles que la finesse du tracé. Le raffinement de ces teintes de la nature rappelle que ses couleurs sont pastichées par l'artiste qui, d'un œil avisé et observateur tente de les reproduire avec exactitude. Sa tendance graphique qui plaide pour le figuratif témoigne d'un art raffiné et son expression plastique montre sa maturité graphique. Dans un autre registre, Rédha Djefel peint des venelles de la Casbah d'Alger, le mausolée de Sidi Abderrahmane, la porte de Sidi Boumediene de Tlemcen. Cet engouement pour le patrimoine lui vient sûrement de son enfance à Alger particulièrement à Bologhine où charmé par ces vestiges, il les garde en mémoire. Ayant vécu dans une famille d'artistes avec deux frères Mustapha et H'ssissen plasticiens et Mahfoud chanteur, Rédha ne pouvait que suivre cette voie toute tracée. Autodidacte, Rédha Djefel a investi le monde de l'art pictural avec un réel plaisir. «j'ai été encouragé» par mes amis et ma famille et j'ai dit à mon frère H'ssissen «si je prends le pinceau je vais t'étonner». A cela il me répondit «tu as perdu ton temps à Sonatrach et il m'a vendu deux tableaux». Ces prémices dans la peinture m'ont exhorté d'autant que je venais à 51 ans de débuter dans la peinture», dit-il. Il est vrai que Rédha a travaillé dans cette société nationale jusqu'à l'âge de la retraite. Dans ce quatrain, il exprime son ambition et plaisir de peindre. «A l'automne de ma vie, je me suis mis à peindre la mer, le vent m'a poussé au large, j'ai touché l'horizon et sa lumière.» Après une retraite bien méritée, Rédha s'est investi dans ce créneau artistique perpétuant ce legs familial. Ayant commencé avec le figuratif, il ambitionne de faire de l'abstrait. Et il s'applique à toutes sortes de techniques. Son rêve est de créer un cercle d'artistes pour discuter des arts plastiques, un rêve à portée de main si la culture et l'art étaient valorisés. Poursuivant cette trajectoire artistique Rédha participe à de nombreuses expositions notamment aux galeries Dar el Kenz, Etincelle, Sonatrach, H'ssissen, vitrines de la station Métro du vieux port de Marseille et dans les hôtels El Aurassi et El Djazaïr. Maître de la couleur, il a su immortaliser et sublimer la nature et préserver ce patrimoine culturel et architectural.