Après avoir réussi à franchir le cordon de sécurité imposé par les forces de l'ordre, et à observer une marche de quelque 500 mètres entre la place des Martyrs et le siège de l'Assemblée populaire nationale (APN), les gardes communaux, qui ont manifesté leur ras-le-bol ce lundi à Alger,se sont dispersés dans le calme pendant la soirée après que les pouvoirs publics leur aient signifié qu'ils allaient prendre en charge leurs revendications. Les deux parties sont tombées d'accord sur la mise en place d'une commission qui sera chargée du dossier se référant aux revendications du corps des gardes communaux. Cette commission a été installée à l'issue d'une rencontre qui a réuni les deux parties pendant la journée de lundi, où les protestataires menaçaient de bloquer l'APN jusqu'à entière satisfaction de leurs doléances. Cette commission comprendra trois représentants des gardes communaux, un représentant du ministère de l'Intérieur, un représentant du corps de la sûreté et un autre du corps de la Gendarmerie nationale. Il est prévu que le travail de cette commission s'étalera sur les quinze jours à venir. Mais il reste que même si des promesses leur ont été faites pour apaiser leur colère, la satisfaction de la totalité de leurs revendications ne pourra vraisemblablement pas intervenir rapidement, si l'on se réfère aux propos du ministre de l'Intérieur. Pour rappel, les gardes communaux étaient des milliers à avoir manifesté ce lundi devant l'APN pour réclamer notamment un statut particulier, des indemnités de service, une hausse des salaires avec effet rétroactif et une prime de cinq millions DA, en sus d'un départ à la retraite après 25 ans de service. «C'est trop demander», selon le ministre de l'Intérieur En attendant les résultats qui découleront des pourparlers entre les deux parties de la commission mise sur pied ce lundi, il reste à entrevoir de nouveaux rebondissements dans cette affaire, puisque les gardes communaux promettent de revenir encore plus nombreux au cas où les autorités ne répondent pas favorablement à leurs revendications. Le ministre de l'Intérieur a expliqué avoir rencontré les représentants des gardes communaux, il y a un mois. Les deux parties se sont entendues sur plusieurs points de leurs revendications dont «le paiement des heures supplémentaires, l'amélioration des conditions des retraités et le versement d'indemnités aux veuves des gardes communaux. Un accord a également été conclu pour intégrer les gardes communaux au sein d'autres corps, selon les cas», a précisé M. Ould Kablia. Selon le ministre de l'Intérieur, les revendications formulées ce lundi par les gardes communaux «ne sont pas raisonnables et elles n'ont jamais été satisfaites dans aucun autre secteur». Il a précisé que les gardes communaux ont été recrutés en tant que contractuels. Selon lui, ils ont accepté les conditions d'une telle embauche. Enfin, Daho Ould Kablia s'est dit étonné par la méthode choisie par les gardes communaux pour exprimer leurs revendications. Selon lui, «ils appartiennent au corps de sécurité et ils doivent donc se montrer disciplinés et assurer la sécurité». Pour rappel, la garde communale a été constituée en 1994 dans le cadre de la lutte antiterroriste et compte quelque 90 000 agents. Un corps qui a payé un lourd tribut durant la décennie noire, avec la disparition de 3600 de ses éléments.