Photo : Riad Par Mekioussa Chekir Des centaines de gardes communaux ont manifesté hier matin devant le siège de l'Assemblée populaire nationale (APN) pour exiger la prise en charge de leurs revendications socio-professionnelles. Beaucoup plus nombreux que lors de la précédente manifestation, ils sont venus de plusieurs wilayas du pays, exigeant d'être reçus par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, estimant irrecevable la solution qui leur a été proposée récemment par leur ministre de tutelle, Daho Ould Kablia. Pour rappel, ce dernier avait reçu une délégation le 2 mars dernier et lui avait expliqué le redéploiement des gardes communaux au sein de l'Armée nationale populaire (ANP) et de diverses institutions publiques, tout en rejetant l'idée de la dissolution de ce corps jadis relevant du ministère de la Défense nationale (MDN). Après avoir scandé des slogans dénonçant leur mise à l'écart et ce qu'ils considèrent comme étant du mépris et de l'ingratitude, les manifestants ont été conviés à désigner des délégués. Ils ont été reçus en fin de matinée par le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, lequel leur a signifié que ce dossier ne relevait pas de ses compétences. Alors qu'ils devaient initialement tenir un rassemblement à la place des Martyrs, les gardes communaux ont fini par forcer l'impressionnant cordon sécuritaire pour improviser une marche de contestation jusqu'au siège du Parlement. Les forces de sécurité ont tenté, tout le long du parcours, de contenir la manifestation et d'empêcher qu'elle ne déborde. Pendant plus d'une heure, la circulation automobile a été grandement perturbée au niveau du tronçon reliant la Grande Poste à la place des Martyrs. La marche a été ponctuée de slogans tels que : «Bouteflika howa lhal !» (il est la solution, ndlr) ; «des hommes debout !» ; «on a combattu pour eux contre l'injustice et ils nous récompensent par la même !»… Le convoi des manifestants, habillés pour la circonstance en uniforme, a fait craindre aux riverains que la situation ne dégénère en troubles, si bien que la majorité des commençants alentour ont préféré baisser rideau et parer à l'imprévu. A noter qu'au niveau des wilayas, les grades communaux manifestent quasi quotidiennement pour faire entendre leurs revendications et ce, devant les siéges des autorités locales. Les contestataires avaient organisé, rappelons-le, le 20 février dernier, leur premier rassemblement devant le siège de l'APN pour interpeller les plus hautes autorités du pays sur leur situation. Entre autres revendications, ils exigent le droit à un congé annuel de 30 jours au lieu des 21 jours en vigueur et une assurance médicale de 24 heures au lieu de 8, en raison de conformément à l'astreinte de leur fonction. Aussi réclament-ils d'être indemnisés pour les 16 heures de travail non prises en compte dans leurs salaires, de même que le versement à titre rétroactif de ce qu'ils auraient dû percevoir comme rappel au même titre que les autres corps de sécurité depuis 2008. Sont également exigés la prise en charge médicale des blessés et autres invalides comptabilisés dans leurs rangs ainsi qu'un salaire de 28 000 DA pour ceux qui désirent partir en retraite anticipée.