Une cinquantaine d'habitants de la ville de Bordj Ghedir, située à 30 kilomètres de Bordj Bou Arréridj, a organisé hier un sit-in devant le siège de la daïra pour réclamer le départ du chef de daïra, Hamadi Kherieddine. Ils accusent ce responsable local de freiner le développement de la daïra, de mauvais comportement avec les citoyens et de manque d'attention face à leurs préoccupations. Les contestataires, qui avaient placardé leurs revendications sur des banderoles affichées sur les murs du siège, avaient ramené des sandwichs pour faire durer la pression. Ils ont exigé la venue du wali pour lui faire part de leurs revendications. Le chef de daïra, que nous avons rencontré, parle du rôle du président d'APC du chef-lieu dans ces contestations. Sans l'accuser officiellement, le responsable local déclare que ce mouvement intervient à la veille de la présentation d'un rapport d'expertise sur la réalisation de la route de la localité de Zmala entre Ouled Abid et la mosquée sur une distance de 800 mètres. Ce rapport doit accuser le maire de complicité de détournement puisqu'il note un trou dans le marché de 290 millions. Selon le document qui confirme deux autres rapports établis par des bureaux d'études indépendants, l'entrepreneur n'a pas utilisé les matériaux mentionnés dans le marché. Que ce soit pour les remblais, la couche de base ou le gabionnage, il y a eu détournement parfois de plus de la moitié des quantités qui devaient être utilisées, avancent les experts. Au lieu de suspendre les travaux, le maire a accordé un délai de grâce de plus d'une année à l'entrepreneur. «Si on doit accepter ce genre de situation, c'est grave, sans oublier l'accusation de complicité», déclare M. Hammadi qui a expliqué que ses problèmes avec le maire ont commencé à partir de là. L'élu a voulu personnaliser le problème pour détourner l'attention sur cette enquête, ajoute le chef de daïra qui annonce qu'il a beaucoup trop d'estime pour ses administrés pour leur manquer de respect. Quant à leur accueil, le responsable, qui a précisé qu'il a supprimé les jours de réception, a affirmé qu'il reçoit une trentaine d'habitants par jour. Il va plus loin en affirmant qu'il a pris l'initiative de permettre aux administrés qui ne peuvent pas se déplacer de l'appeler directement au téléphone chaque lundi entre 14 heures à 16 heures. Entre ces accusations graves et la contestation qui n'a pas faibli, la daïra de Bordj Ghedir vit une ambiance particulière qui risque malheureusement de retarder le développement dont elle a besoin.