Le président du Front national algérien, Moussa Touati, a animé hier à Oran une conférence régionale des élus de son parti. Animant, en marge de cette rencontre, un rassemblement à la salle Essaada (ex-Colisée), il n'a pas manqué de réaffirmer que sa formation politique se revendique de l'opposition. «Nous sommes une force d'opposition constructive et de proposition». Abordant les dernières initiatives politiques de son parti, il a rappelé que le gel de l'activité de ses élus au parlement est une réponse aux pouvoirs publics qui font la sourde oreille aux aspirations populaires et qui ont confisqué, par leurs pratiques, la volonté populaire. «Nous ne sommes pas des outils qu'on actionne pour l'approbation de textes de loi, mais des élus représentants du peuple dans les différentes assemblées élues. Nous avons décidé de geler notre participation aux travaux de la plénière de l'APN pour exiger le retrait du projet de loi portant code communal», dira-t-il. Dans le même sens, il annoncera que les élus de son parti observeront un sit-in devant le siège de l'assemblée populaire nationale pour exiger le retrait de ce texte de loi. «Le parlement est devenu une chambre d'enregistrement et le moment est venu de rappeler aux décideurs qu'une assemblée élue grâce au jeu des quotas ne peut pas défendre les aspirations du peuple à un avenir meilleur», fera-t-il remarquer. Pour sa part, un animateur du mouvement de redressement du FNA, Zerrouki Mohamed, a souligné : «nous mettons au défi Moussa Touati de réunir les élus du parti devant le siège de l'APN. Ce qu'il considère comme une action politique mûrement réfléchie n'est finalement qu'une forme de chantage qu'il veut exercer sur les pouvoirs publics», a-t-il affirmé. Plus explicite, la même source affirme : «Le communiqué transmis le 7 mars dernier aux présidents des bureaux de wilaya n'est qu'une manœuvre puisque ces structures du parti n'existent plus depuis trois ans. Il a installé des commissions provisoires de wilaya dont le mandat a expiré depuis plus d'une année. Nous le mettons au défi d'entraver les travaux de l'APN qui s 'apprête à débattre du projet de loi portant code communal et de wilaya. La majorité des 1800 élus qu'il revendique a rejoint nos rangs. Les députés qui se réclament du mouvement de redressement ne boycotteront pas les travaux de la plénière», a souligné M. Zerrouki, qui ne manquera pas de rappeler que lors de son passage à l'ENTV, dans le cadre de l'émission «Hiwar essaâ», Moussa Touati n'a pas réussi à convaincre les journalistes présents. «Ils l'ont désarçonné quand ils ont évoqué son casier judiciaire. Ses arguments pour se disculper n'étaient pas convaincants parce qu'il n'a rien à offrir ni au parti ni à la patrie», fera-t-il remarquer.