Le Front national algérien ne trouve aucun inconvénient à ce que le président de la République brigue un troisième mandat. «Nous ne sommes pas contre Bouteflika», a clamé Moussa Touati, lors du meeting animé, jeudi à Oran. Cependant, le FNA compte bien présenter son propre candidat à la présidentielle 2009. Sachant ses chances minimes, le FNA s'est dit prêt à soutenir Abdelaziz Bouteflika «éventuellement» lors du deuxième tour de la prochaine élection présidentielle. «Nous sommes une formation politique, on peut soutenir Bouteflika, peut-être, au deuxième tour, mais pas au premier tour des élections», a expliqué Moussa Touati, en marge du rassemblement d'Oran. Abordant le projet de révision de la Constitution, Moussa Touati révèle que l'amendement de la loi fondamentale du pays devait se faire avant 1996, du temps de Liamine Zeroual. De révélation en révélation, Moussa Touati a ajouté que la révision de la Constitution était l'une des principales revendications du FNA depuis 2002, revendiquant ainsi la paternité du projet. Cependant, le FNA estime que si révision il y a, elle sera le fait de la volonté populaire. «Le peuple doit être concerté», a clamé Moussa Touati. Et de s'interroger: «Est-ce qu'on va user de pouvoir et d'autorité pour faire aboutir le projet en question?» Prenant à témoins les présents au rassemblement, Moussa Touati a dénoncé la «frénésie» qui caractérise, ces derniers temps, la scène politique nationale autour de la question de la révision de la Constitution. «La proposition de la révision de la Constitution est une des prérogatives du président de la République et de deux tiers des membres du Parlement», a rappelé Moussa Touati, déplorant que des groupes de pression tentent de faire passer le projet, alors que le peuple n'est même pas concerté. «La révision de la Constitution sera-t-elle débattue par le peuple ou fera-t-on comme lors des élections truquées?» s'est emporté le patron de la troisième force politique du pays.