Dans une action inattendue, les élus du Front des forces socialistes (FFS) de l'APW de Tizi Ouzou ont quitté hier matin la plénière à l'ouverture de la session ordinaire de l'assemblée. Le groupe du FFS dénonce par ce geste «l'adoption du budget primitif 2011, acte entouré du silence complice de l'administration», lit-on dans une déclaration qui nous a été remise hier. Le parti de Hocine Aït Ahmed explique que cette adoption a été faite de «façon globale en violation de la législation en vigueur», ce qui veut dire «en transgression à la loi 90/09». Rappelons que le budget a été adopté le 27 décembre de l'année écoulée lors d'une session consacrée à cet effet. Le vote a recueilli les faveurs des élus du RCD et du FLN, tandis que les élus du FFS et du RND se sont abstenus. Le projet présenté en plénière a fait état, faut-il le préciser, d'une balance équilibrée, en dépenses et en recettes, d'un montant de 2 115 011 700 DA. Les accusations et reproches du FFS à l'assemblée de wilaya sont venues après plusieurs interpellations de la majorité, ainsi que du premier magistrat de la wilaya, est-il encore expliqué dans le même document. En effet, deux courriers ont été adressés par les élus FFS au wali «auxquels il est opposé un silence méprisant». À cet effet, le groupe APW du plus vieux parti de l'opposition rappelle au wali son «devoir souverain de veiller à l'exécution des lois, notamment l'article 95 du code de wilaya». L'article en question stipule clairement que «le wali veille à l'exécution des lois et règlements». Par ailleurs, dans le même document, le parti d'Aït Ahmed ne manquera pas d'évoquer la situation socioéconomique et politico-éthique de la wilaya de Tizi Ouzou, «situation qui fait peur», selon lui, et où «chaque jour apporte son lot d'anarchie». Sur ce point, il dénonce le fait qu'au moment où «les émeutes cadencent la vie de la cité, l'APW propose un débat sur les pôles d'excellence !» En se désengageant d'approuver de telles manœuvres, «il n'est pas question pour les élus FFS d'assister à la session tant qu'ils ne sont pas rétablis dans leurs droits», lit-on dans la déclaration signée par le chef du groupe APW, M. Msela Mohamed. «C'est pour ces différentes raisons qu'il a invité ses élus à quitter séance tenante l'hémicycle», écrit le FFS.