La reconnaissance internationale d'un Etat palestinien indépendant était hier au centre d'une réunion du conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), à Ramallah, en Cisjordanie, au moment où les Palestiniens multiplient les appels à la fin de la division entre les différentes factions. Lors de cette rencontre, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé qu'il acceptait de se rendre dans la bande de Ghaza pour mettre fin à la division et former «un gouvernement de personnalités nationales indépendantes». «Je suis prêt à aller demain à Ghaza pour mettre fin à la division et former un gouvernement de personnalités nationales indépendantes (...) pour préparer des élections présidentielles, législatives et au Conseil national dans les six mois ou dès que possible», a-t-il annoncé dans un discours télévisé. La veille, le chef du gouvernement Hamas à Ghaza, Ismaïl Haniyeh, avait appelé M. Abbas à «une rencontre immédiate à Ghaza ou ailleurs» pour entamer «un dialogue national global», en réponse à d'importantes manifestations populaires organisées mardi à Ghaza et en Cisjordanie en faveur de l'unité des Palestiniens ainsi qu'un accord de réconciliation nationale que l'Autorité palestinienne et le mouvement Fatah peinent toujours à y parvenir. Plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens convergeaient mardi vers la principale place de Ghaza, où au moins une cinquantaine avaient passé la nuit, selon les médias. A Ramallah (Cisjordanie), siège de l'Autorité palestinienne, des centaines de personnes se sont également regroupées pour lancer des appels au «changement» et à l'unité des factions palestiniennes. Le Premier ministre Salam Fayyad, qui doit annoncer dans les prochains jours la composition de son nouveau cabinet, s'est félicité de ce large mouvement populaire soulignant que «la fin des divisions interpalestiniennes était un élément clé sur la voie de la fin de l'occupation israélienne et la concrétisation de l'Etat palestinien indépendant». Par ailleurs, prenant le pas à beaucoup de pays d'Amérique latine, l'Uruguay a reconnu mardi un «Etat palestinien libre et indépendant aux frontières de 1967 avec El Qods-Est comme capitale». Pour sa part, l'Union européenne (UE) a affiché sa volonté de faire de même «au début du mois de septembre», a indiqué le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad El Maliki. Selon Paris, il s'agit d'une «hypothèse qu'il faut avoir en tête». Avec les onze pays d'Amérique du Sud, qui ont reconnu l'Etat palestinien, ils sont désormais une centaine d'Etats à avoir reconnu la Palestine, la plupart depuis les années qui ont suivi la déclaration d'«indépendance» proclamée à Alger en 1988.