Des centaines de manifestants avaient mis le feu dimanche au palais de justice et à d'autres bâtiments à Deraa, à 120 km au sud de Damas, comme le siège du parti Baath, et les tribunaux de la ville. Un peu plus tôt, les forces de l'ordre syriennes avaient tiré dans la foule qui manifestait. Au troisième jour de la contestation, les manifestants ont également incendié les filiales locales de deux entreprises de téléphonie, dont l'une, Syriatel, appartient à Rami Makhlouf, un cousin du président Bachar El Assad. Il y aurait un mort et plus de 100 blessés parmi les quelque 10 000 manifestants à Deraa visés par des tirs à balles réelles dimanche. Samedi, des dizaines de manifestants avaient été arrêtés et plusieurs autres blessés par les forces de sécurité à Deraa. Ces événements avaient lieu au lendemain d'une manifestation dans cette ville de Syrie qui a fait au moins quatre morts. Samedi, les manifestants participaient aux funérailles de deux jeunes hommes, Houssam Ayyache et Akram Jawabra, tués vendredi par des tirs à balles réelles à Deraa, a indiqué un militant des droits de l'homme. Les autorités syriennes ont annoncé samedi la création d'une commission d'enquête sur les violences «regrettables» de vendredi. «Des mesures adéquates vont être prises pour en sanctionner les responsables», selon l'agence officielle Sanaa. Plusieurs appels à manifester contre le régime ont été lancés depuis début février sur la page Facebook «La révolution syrienne contre Bachar El Assad 2011», qui comptait samedi plus de 56 000 membres. Sur le plan diplomatique, la France a une nouvelle fois dénoncé hier les violences contre les manifestants survenues en Syrie et exhorté les autorités de ce pays à libérer toutes les personnes détenues pour avoir participé aux manifestations et à engager des réformes. Pour leur part, les Etats-Unis ont condamné fermement les violences qui ont été commises aujourd'hui en Syrie et appellent le gouvernement syrien à autoriser les manifestations pacifiques», a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-blanche, Tommy Vietor. Enfin, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a pour sa part appelé Damas à la retenue et a jugé inacceptables l'utilisation d'armes létales et l'arrestation arbitraire de manifestants agissant de manière pacifique.