Les médecins résidents ont tenu hier au CHU Mustapha Pacha leur troisième journée de grève. Le mouvement se radicalise vu que les discussions entre les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur n'ont pas eu lieu avec les contestataires. C'est le pourrissement. Le collectif autonome des médecins résidents algériens ne lâche pas prise. Les 6400 praticiens qui y sont affiliés font preuve d'une incroyable détermination, avons-nous constaté hier lors de leur 3e sit-in au CHU Mustapha Pacha, et ce, en l'espace d'une semaine. Le porte-parole du collectif, le docteur Mohamed Toufik Yellès, déplore «la situation chaotique dans laquelle s'embourbent les parties en conflit dans ce dossier». «Le ministre Ould Abbas nous a indiqué que le service civil ne relève pas de son département. Nous nous demandons alors quel ministère a la responsabilité ou pas d'abroger les décrets relatifs au service civil, si ce n'est pas le secteur de la Santé», s'est-il interrogé. Sur sa lancée, il a tenu à rappeler que «le service civil est une obligation anticonstitutionnelle et illégale appliquée aux seuls médecins résidents, alors que d'autres catégories ne sont pas concernées». «La protesta sera maintenue tant que le service civil n'est pas abrogé. Mais en même temps, nous assurons les deux tutelles que nous sommes ouverts au dialogue», a-t-il prédit. Plusieurs médecins résidents approchés sur les lieux démontrent leur détermination à poursuivre le mouvement de débrayage. D'ailleurs, les slogans scandés étaient favorables à une grève illimitée. D'autre part, demain et samedi se tiendront les réunions des délégués représentant les médecins résidents de différents centres hospitaliers pour décider du rythme à donner à ce mouvement de contestation. «Si les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur continuent à faire la sourdre oreille, notre position sera la même. Nous n'abandonnerons pas. Notre cause est juste et légitime», préviennent les médecins résidents. Comme cité précédemment, la contestation se transformera en grève illimitée. Par Mehdi B. Ilyès, médecin résident : «Pourquoi refusent-ils le dialogue ?»«Depuis le début de notre mouvement, nous n'avons cessé de demander à dialoguer, car ce n'est que par ce mode qu'on règle les problèmes. Jusqu'à présent, les ministres ne nous ont pas contactés. Pourquoi refusent-ils le dialogue, alors que la situation pourrit de jour en jour ?» Hamdi, médecin résident : «Je songe à me reconvertir»«Je vais changer de métier. Je songe à me reconvertir pourquoi pas en commerçant de l'informel. Ils gagnent mieux leur vie que nous. Détruire les cadres de la nation est-il le vœu pieux de nos responsables ?»