Les médecins résidents ont tenu pour la deuxième journée consécutive un sit-in, hier, au CHU Mustapha Pacha. Ils promettent de radicaliser leur mouvement si les deux tutelles auxquelles ils sont affiliés ne répondent pas positivement à leurs revendications. La grève illimitée est une option à ne pas écarter. Comme mardi, ils étaient environ 300 médecins résidents à observer un sit-in à l'intérieur du CHU Mustapha Pacha. La Coordination national des médecins résidents qui chapeaute le mouvement avait annoncé une grève de deux jours. Selon Merouane Sid Ali, porte-parole de cette coordination, «la suppression du service civil et l'augmentation des salaires doivent être discutées avec les tutelles, qui, jusqu'à présent, n'ouvrent pas les portes du dialogue. Bien au contraire, elles nous accusent d'être manipulés, ce qui est complètement faux». La suppression du service civil est demandée par les médecins résidents, mais ils proposent en échange une alternative. «Si nous devions travailler dans le Grand Sud, un projet de carrière doit nous être proposé, sans oublier le logement et le matériel qui doivent accompagner notre installation dans ces régions», a ajouté Merouane Sid Ali. A ses côtés, un médecin résident ajoute que «le regroupement familial est une autre revendication qui doit être satisfaite dans les cas de transfert au Sud. La majorité des médecins résidents sont mariés et ne peuvent abandonner leur famille pour travailler de 2 à 4 ans dans le Sud». Aujourd'hui, les grévistes reprendront du service. Selon Yellès Mohamed Toufik, autre représentant de la coordination, «la grève a été une réussite. Plus de 92% des médecins résidents ont répondu favorablement au débrayage et ce, à l'échelle nationale. Quant au service minimum, il été assuré à 30%». Toutefois, ajoutent les représentants de la coordination, «si les ministères de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur ne donnent pas de réponses positives d'ici dimanche, nous reprendrons la grève pour trois jours à partir de lundi. Et les deux ministres auront à assumer les conséquences de cet arrêt de travail». Les médecins résidents n'excluent pas d'entamer des grèves chaque semaine si «les portes du dialogue restent fermées». De 3 jours à 4, de 5 à 6 jours, et ainsi de suite, jusqu'à la grève illimitée. Pour leur part, les syndicats de la santé disent soutenir et être solidaires du mouvement de protestation des médecins résidents, comme le confirme Khaled Keddad, secrétaire général du syndicat national des psychologues algériens. «Parce que les revendications des médecins résidents sont légitimes, l'ensemble des syndicats de la Santé sont solidaires avec leur mouvement», a-t-il affirmé.