Le président du conseil de l'Ordre des médecins, le docteur Mohamed Bekkat Barkani, a indiqué que la santé publique vit actuellement un marasme profond, en raison de la mauvaise gestion et du manque de communication entre les intervenants dans ce secteur. Le docteur Bekkat Barkani a profité de la cérémonie d'installation du nouveau conseil de déontologie, organisée jeudi à l'hôtel d'El Biar, pour interpeller la tutelle ainsi que les pouvoirs publics pour «la réhabilitation des corps médical et paramédical, et ce, à travers la prise en charge de leurs doléances, soumises depuis longtemps au ministère de la Santé». Cette démarche est, selon l'intervenant, «obligatoire» afin, dira-t-il, «de permettre au personnel médical d'accomplir pleinement sa mission». Réélu président du conseil, il s'est déclaré solidaire avec le collectif des médecins résidents, qui ont enclenché un mouvement de protestation, depuis le début du mois en cours. A cet effet, il a insisté sur la dignité du médecin algérien, mais aussi sur les contraintes rencontrées par ce dernier, l'obligeant souvent à quitter le territoire national, à la recherche de conditions socioprofessionnelles meilleures. Selon lui, «les revendications des médecins résidents sont légitimes et doivent être prises en charge par les ministères de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique». Le docteur Bekkat Barkani a, par ailleurs, dressé un tableau négatif sur la santé publique en Algérie, estimant qu'il y a «dégradation» dans le service offert à cause notamment de la surcharge des hôpitaux des grandes villes du nord. Cela est imputé, explique-t-il, à l'affluence des malades de l'ensemble des régions du pays, où l'on accuse le manque voire l'absence de spécialistes et de structures. Parmi ces spécialités, figurent notamment la pédiatrie, la gériatrie et la gynécologie obstétrique. Le président du conseil de l'Ordre n'a pas omis d'exprimer son satisfecit quant au travail effectué par le ministère de l'Enseignement supérieur dans le cadre de l'actualisation des programmes pédagogiques des spécialités.