La Coordination nationale pour le changement et la démocratie-Barakat a organisé hier à la salle Atlas de Bab El Oued un meeting. Des centaines de participants ont assisté à cette rencontre. La charte de la CNCD-Barakat a été rendue publique. La consolidation et l'unité nationale, la lutte contre la marginalisation de la jeunesse, la démocratie et la promotion du dialogue, les élections libres et transparentes ainsi que le respect des droits de l'homme, sont autant de points qui y figurent. Les participants au meeting scandaient des slogans hostiles au pouvoir. On pouvait entendre «pouvoir assassin», «stop à la hogra, stop à la marginalisation», «le peuple veut le changement du pouvoir, le peuple veut la chute du pouvoir». Mohamed Azwaw, de l'association des victimes du printemps de 1980, a affirmé que «le régime a pris le pouvoir par la force». Par la suite, le porte-parole du Conseil des lycées d'Alger (CLA), Idir Achour, a dit «nous avons opté pour un changement pacifique. La lutte sera quotidienne». Le représentant du collectif Algérie Pacifique, Amine Menad, a cité en premier lieu les contractuels qui «passent la nuit à la belle étoile et qui se font tabasser quotidiennement par la police parce qu'ils demandent leurs droits». Pour Salem Sidali, du Satef, «le pouvoir utilise la menace terroriste pour continuer à faire peur aux Algériens. Mais il se trompe, car le changement se fera avec le peuple et pas sans lui». Quelques minutes plus tard, l'assistance a été émue par le récit de la porte-parole du collectif des familles de disparus. Nacéra Dutour a indiqué avoir adressé un message au chef de l'Etat. Elle a également tiré à boulets rouges sur le général Nezzar. Dans son allocution, elle a maintes fois posé la question chère au collectif : «Où sont passés nos enfants. Nous voulons la vérité et la justice.» Les jeunes se sont également exprimés, dont Tahar Belabbès, du collectif des chômeurs, et le porte-parole de la Ligue de la jeunesse algérienne libre, Laskar Abderrahmane, qui ont eu des termes particulièrement virulents.