La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), version Me Bouchachi, tient à se démarquer clairement de l'autre aile en optant pour une nouvelle appellation qui se veut significative du sens de sa démarche et de ses actions. La désormais Coordination Barakat entend agir sur le terrain mais en privilégiant la voie du dialogue avec les acteurs principaux de la société civile et toutes les franges de la société, et ce, afin d'éviter que la violence, dont il serait difficile de gérer les conséquences, s'installe à nouveau. Pour ce faire, la Coordination Barakat envisage d'organiser une série de rassemblements, les deux premiers étant prévus le 17 mars à Oran et Ghardaïa, suivis, le lendemain, 18 mars, d'un autre à Annaba puis de celui d'Alger, le 25 mars à la salle Atlas de Bab El Oued. Les animateurs envisagent de soutenir et de prendre part à l'initiative des jeunes indépendants consistant en une marche, le 19 mars, de la Grande Poste jusqu'au siège du palais du gouvernement. Idem pour celle qui devra avoir lieu le lendemain, 20 mars, à la place des Martyrs, à l'appel des jeunes chômeurs. «Nous soutenons toutes les initiatives qui appellent au changement», fera savoir Mme Nassera Dutour, porte-parole de SOS Disparus, lors de la conférence de presse conjointement animée hier au siège de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) avec des membres de la Coordination. D'autres actions seront envisagées ultérieurement, informent les animateurs de Barakat qui ont fait connaître, à cette occasion, la charte de leur mouvement, qui se veut essentiellement éloigné de toutes les connotations politiques. Ainsi, ladite charte prévoit que la coordination soit «un espace autonome regroupant des syndicats, des associations et mouvements de la société civile». Tout en se disant ouverts à toutes les forces vives qui se reconnaissent dans leur message, les animateurs de la coordination prévoient, conformément à cette charte, d'«œuvrer pour la consolidation de l'unité nationale dans le respect de la pluralité, de la diversité et des différences ; de lutter contre la marginalisation de la jeunesse et de contribuer à bâtir de véritables perspectives d'avenir en Algérie ; d'œuvrer et de contribuer à la structuration démocratique et autonome de la société ; de reconnaître la volonté populaire exprimée à travers des élections libres et transparentes comme seule source de légitimité politique, la nécessité de l'alternance au pouvoir et le respect des droits de la minorité électorale». La charte prévoit, en outre, d'«œuvrer pour un développement économique, social et culturel ; de dénoncer et de lutter contre la corruption sous toutes ses formes et à tous les niveaux, de lutter contre l'impunité en matière de violations des droits de la personne humaine et d'agir pour une véritable réconciliation nationale fondée sur l'établissement de la vérité et de la justice et la préservation des droits de toutes les victimes». M. C.