Hier, pour la huitième fois consécutive, la marche à laquelle a appelé l'aile partisane de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) a été empêchée par les forces de l'ordre au niveau de son point de départ, la place du 1er Mai. Comme il fallait s'y attendre, cette huitième tentative s'est heurtée à un dispositif draconien des forces de l'ordre qui ont quadrillé tout le quartier. Les animateurs de la Cncd avaient rejoint cet endroit peu avant 11h. Les policiers ont vite fait d'encadrer les manifestants, les empêchant d'aller plus loin. L'initiative ne suscitait aucun intérêt du côté des commerçants du quartier où les passants vaquaient à leurs occupations, la circulation automobile était fluide et les conducteurs n'accordaient aucune importante au rassemblement de près d'une vingtaine de personnes. La presse s'est déplacée, une nouvelle fois, en force pour assurer la couverture de l'événement. Ainsi, et pour une énième sortie, les animateurs de la Cncd sur le terrain donnent l'image d'une structure essoufflée. Les manifestants regroupés à la place du 1er Mai avaient beau crier des slogans hostiles au pouvoir, brandir des pancartes où étaient écrits : «Système dégage» où encore «Le peuple veut faire chuter le régime», sans parvenir toutefois à attirer l'attention des passants. Ceux parmi les citoyens dont la curiosité a été ébranlée par la manifestation de la CNCD ont plutôt réservé des critiques acerbes à l'endroit de ses animateurs. Ces derniers font partie, selon certains avis recueillis sur place, «de la classe la plus nantie de la société». «Ce sont des gens qui perçoivent un salaire de 40 millions, qui ont des passeports rouges et qui ne manquent de rien», font savoir quelques citoyens. On pouvait distinguer parmi les participants à la manifestation quelques militants du RCD, à l'instar du chargé de communication, Mohcine Belabes, et le député Athmane Mazouz, tout comme Ali Yahia Abdenour, président d'honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh). Après avoir tenu un rassemblement d'environ une heure, les manifestants se sont dispersés dans le calme.