Quelque 300 médecins résidents ont passé la nuit de lundi à mardi non loin du siège de la présidence de la République dans un sit-in non stop jusqu'à satisfaction de leurs revendications qui consistent, principalement, en l'annulation du service civil. Djalal Zerizer, médecin résident au centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha a qualifié leur mouvement «de réussite». «Passer la nuit dehors n'est pas facile mais ça s'est bien passé», a-t-il dit, soutenant que les médecins grévistes ne veulent plus s'adresser au ministre de la Santé qui a déclaré «ne pas pouvoir répondre favorablement à leurs revendications». «Nous avons décidé d'interpeller le président de la République. Nous sommes déterminés à réclamer nos droits», a-t-il affirmé. Outre le service civil, les revendications des blouses blanches ont trait à la révision de la prime de garde fixée actuellement à 700 DA, le statut particulier et l'amélioration du système d'évaluation pédagogique afin de revaloriser le diplôme. Après une dizaine d'années de son application, le service civil a été un échec. La prise en charge des malades des régions du Sud n'a pas été améliorée puisqu'ils sont souvent transférés vers les hôpitaux des wilayas du Nord. Ils plaident pour la création de pôles médicaux qui seront transformés dans le futur en CHU. Le service civil obligatoire a poussé les femmes médecins à renoncer à leur carrière professionnelle car leurs familles refusent qu'elles aillent travailler au Sud. Après une formation de 13 ans après le bac, elles sont livrées au chômage, causant une perte sèche pour l'Etat qui dépense des milliards de dinars pour la formation des médecins spécialistes. Sans logement de fonction, ni mesures incitatives, les médecins refusent d'abdiquer et ont décidé de poursuivre leur grève illimitée observée à travers les hôpitaux du pays jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, malgré la décision de justice qui avait qualifié mardi dernier leur grève illimitée d' «illégale». «Le service civil n'est que du bricolage», ont regretté les médecins, réclamant une réelle politique de santé pour que les malades du Sud ne soient plus dépendants des CHU du Nord. Cependant, la grève des médecins résidents à fortement pénalisé les hôpitaux, malgré le service minimum assuré.